Les 77es cérémonies organisées pour commémorer le massacre du 10 juin 1944 se sont déroulées à Oradour-sur-Glane malgré les précautions sanitaires imposées par la pandémie. L'occasion pour Robert Hébras, témoin et rescapé de la tragédie, de passer le relais de la mémoire à sa petite fille Agathe.
La crise du Covid n'est pas tout à fait terminée. C'est donc en comité encore quelque peu restreint, et avec des mesures sanitaires toujours de rigueur, que se sont déroulées les 77e cérémonies de commémoration du masssacre perpétré par les nazis le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Une tragédie qui fit 643 victimes et dont la commémoration suit depuis des décennies le même protocole immuable.
Un devoir de mémoire entretenu sans faiblesse et sans relâche depuis 77 ans par Robert Hébras, témoin et rescapé de l'horreur qui s'abattit ce jour de juin sur ce paisible village du Limousin.
Mais aujourd'hui Robert Hébras est âgé de 96 ans. Toujours volontaire et courageux, mais fatigué, il a confié aujourd'hui qu'il souhaitait "transmettre le flambeau à sa petite fille Agathe qui lui succèdera".
Je pense à l'avenir. C'est important pour ceux qui sont dans le cimetière qu'on ne les oublie pas.
Lourde charge et grosse responsabilité pour Agathe qu n'a aujourd'hui que 28 ans. Elle va désormais devoir porter sur ses jeunes épaules le poids de la mémoire d'Oradour transmise par son grand-père.
Agathe a grandi dans le nouveau village construit après la guerre à deux pas du Village Martyr. Elle raconte que, "dès son plus jeune âge, elle demandait à ses parents ce qu'étaient ces maisons cassées qu'elle apercevait en se rendant à l'école". Elle se souvient qu'on lui répondait alors que "c'était le village de Papy et qu'il avait été cassé pendant la Guerre".
Aujourd'hui, après des études d'histoire, Agathe travaille pour la Fondation du Patrimoine. Elle avoue encore découvrir des choses sur l'histoire du drame d'Oradour grâce à son grand-père Robert.
Elle affirme que la parole d'un témoin est irremplaçable. Seul son grand-père était présent le 10 juin 1944 dans la Grange Laudy quand les soldats SS y ont massacré les habitants du village.
Mais, poursuit-elle, "je pense qu’aujourd’hui il espère que je reprenne le flambeau parce que je suis de son sang et ça a une importance primordiale pour lui. Il m’a transmis son histoire à lui, et donc, parce que je suis sa petite fille, je peux la retranscrire d’une façon particulière"..."forcemment, je ne la retranscrirai pas pas de la même façon que les autres parce que je lui porte cet amour inconditionnel".