Une convention de partenariat a été renouvelée pour préserver le village martyr, propriété de l'État depuis la loi du 10 mai 1946. Interventions urgentes, signalétique, application smartphones... Le document fixe, notamment, les conditions futures de conservation des ruines et le rôle du Centre de la mémoire.
"C'est l'aboutissement d'un an et demi de travail et c'est surtout la première fois que tous les acteurs s'engagent dans une même convention", Benoit Sadry, le président de l'Association nationale des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane salue l'importance de cette nouvelle convention signée à la mairie du village, en présence du préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, le 12 décembre dernier. L'État, le conseil départemental, propriétaire du Centre de la Mémoire, la commune et l'Association nationale des familles des martyrs, ont signé ce document déterminant.
Étienne Guyot a d'ailleurs souligné que "la signature de cette convention intervient comme un aboutissement des commémorations des 80 ans du massacre et à travers elle, l'état réaffirme son engagement dans la conservation du village martyr".
Dix-neuf millions sur quinze ans
L'État s'engage pour la restauration et l'entretien des ruines à hauteur de dix-neuf millions sur quinze ans, conformément au schéma directeur validé en décembre 2023. Ce nouveau plan de gestion permettant d'assurer la préservation du site dans son intégralité doit être engagé, dans les prochains mois, dans le cadre de l'amplification des travaux conservatoires, car "les intempéries provoquent une érosion des vestiges et nécessitent une intervention de conservation de plus grande ampleur".
L'argent de l'État sera complété par les sommes recueillies par la collecte nationale de la Fondation du Patrimoine. Selon Benoit Sadry, "la collecte a déjà rassemblé 1,8 million d'euros, dont 500.000 euros de particulier et un million de la fondation Dassault, et un don important de Total Énergies est attendu".
"Intervenir massivement sur les urgences"
Le président de l'Association nationale des familles des martyrs précise que l'argent de la collecte "permettra d'intervenir massivement sur les urgences", en complément du suivi à long terme par l'État.
La convention prévoit également "le renouvellement de la signalétique du village martyr pour mieux accompagner la visite tout en respectant le caractère exceptionnel du site, le développement des visites pour les scolaires et l'amélioration du traitement des objets collectés dans les ruines", dans une nouvelle présentation au sein du Mémorial.
Le projet de rénovation du Centre de la Mémoire par le Conseil départemental, évalué à quatorze millions d'euros à compter de 2026, s'inscrit également dans cette convention, tout comme la mise en place "d'une application sur smartphone pour les visiteurs du village" ainsi que "des éléments de préparation à la visite pour les personnes accédant directement au village sans passer par l'exposition permanente".