Après les quatre-vingts ans du massacre d'Oradour-sur-Glane, commémorés en juin dernier, le Centre de la mémoire célèbre ses vingt-cinq ans en ce début décembre. Inauguré en 1999 par le président de la République Jacques Chirac, le site accueille chaque année plus de 130 000 visiteurs, dont 30 000 scolaires.
C'est un anniversaire qui vient conclure une année 2024 décidément chargée en événements, à Oradour-sur-Glane. Après les quatre-vingts ans du massacre du 10 juin 1944 qui fit six cent quarante-trois victimes, commémorés en présence d'Emmanuel Macron et du président allemand Frank-Walter Steinmeier, le Centre de la mémoire célèbre ses vingt-cinq ans. Inauguré en 1999 par Jacques Chirac, le site propose, ce samedi 7 décembre, une journée de visites enrichies.
À l'entrée du village martyr, ce lieu est devenu un passage obligé pour quiconque souhaite comprendre et apprendre. Les origines de ce musée, à la fois pédagogique et mémoriel, remontent à 1989. L'association nationale des familles de martyrs d'Oradour prend alors conscience que le temps accomplissant son œuvre de dissolution, les ruines d'Oradour-sur-Glane ne suffiront peut-être plus pour témoigner des faits. Aidée par le conseil général de Haute-Vienne, elle s'engage dans un projet de Centre de la mémoire. Celui-ci mettra dix ans à aboutir. "La mémoire d'Oradour appartient à ceux qui ont souffert dans leur chair et dans leur âme, mais elle appartient aussi à la mémoire collective", affirmera Jacques Chirac au moment de l'ouverture.
Beaucoup sont déconnectés de cette période parce qu'ils n'ont plus les grands-parents qui l'ont connue.
Stéphanie Boutaud, responsable du service éducatif au Centre de la mémoire
Aujourd'hui, si 300 000 personnes arpentent chaque année les rues du village, près de la moitié visite avant le Centre de la mémoire, dont 30 000 scolaires. Le parcours invite chacun à se plonger dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale et de comprendre pourquoi cette commune paisible devint la proie de la barbarie nazie. À travers des archives, des films, des témoignages de victimes, mais aussi les aveux des bourreaux, la transmission s'opère notamment auprès des plus jeunes.
"Beaucoup sont déconnectés de cette période parce qu'ils n'ont plus les grands-parents qui l'ont connue, explique Stéphanie Boutaud, responsable du service éducatif. Ils étaient souvent un vecteur de transmission. C'est pour cela que dans les ateliers, on fait de plus en plus appel à des méthodes de travail basées sur les archives, en retraçant le parcours d'une victime, pour que les élèves arrivent un peu plus à incarner qui étaient ces gens."
Une exposition permanente bientôt repensée
Pour perpétuer ce travail à la fois scientifique et mémoriel, le Centre de la mémoire s'apprête, pour la première fois, à connaître des travaux conséquents. À partir de la fin d'année 2025, le site s'engagera dans un chantier de dix-huit mois afin de mettre en place une nouvelle scénographie.
Invitée dans le 12/13 de France 3 Limousin, la directrice, Babeth Robert, a détaillé les enjeux : "Ces travaux sont très importants et portés par le conseil départemental de la Haute-Vienne. Ils sont destinés à une refonte totale des espaces d'accueil du public, pour aller vers plus de confort des visiteurs et du personnel, mais aussi à la création d'une nouvelle exposition permanente qui tiendra compte des recherches depuis 1999." Au cours des ouvrages, le site ne fermera pas ses portes. Les interventions auprès des scolaires seront également maintenues.
Pour célébrer les vingt-cinq ans, le Centre de la mémoire offre un accès gratuit à ses expositions permanente et temporaire, ce samedi 7 décembre. Des visites guidées enrichies, suivies de "lectures théâtralisées", seront également proposées au public. La réservation d'un créneau, obligatoire, s'effectue directement en ligne, sur le site dédié.