Accident de Bretigny : quinze victimes demandent l'ouverture d'une seconde enquête pour mise en danger de la vie d'autrui

Selon le site Médiapart cette nouvelle enquête pourrait remonter jusqu'au président de la SNCF, Guillaume Pépy. 

Cette demande des quinze victimes de l'accident de Bretigny, qui avait fait 7 morts et plusieurs dizaines de blessés le 12 juillet 2013, fait suite aux révélations de Médiapart (article payant) que le fait que la SNCF a laissé rouler pendant l'année qui a suivi le drame, 350 trains sur des aiguillages "pourris" et "non conformes".

Une mauvaise nouvelle de plus pour la SNCF qui a également été condamnée vendredi 8 avril 2016 à verser 60.000 euros de provision à une association de victimes de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge.

L'association "Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny", qui estimait de ne pas pouvoir lutter "à armes égales" dans ce dossier, avait saisi la justice fin janvier 2016, afin que la SNCF finance une partie de ses frais de justice. Cette demande visait à rétablir une égalité de moyens entre les victimes et la SNCF, en permettant à l'association, partie civile dans l'enquête, d'avoir recours à des experts.

Le juge des référés du tribunal d'Evry a donné raison à l'association et estimé que ses moyens financiers "très limités" la plaçaient "dans une situation de net déséquilibre par rapport à la SNCF". Ce déséquilibre ne lui permet pas "d'assurer utilement sa mission de défense des intérêts des victimes (...) compte tenu de la complexité du dossier, eu égard à son volume, aux questions techniques et juridiques posées". "Il y a lieu en conséquence de faire droit à la demande d'une provision pour frais d'instance", est-il ajouté dans la décision.

"C'est une nouvelle extrêmement importante et c'est quelque chose d'assez inédit", s'est réjoui Me Gérard Chemla, l'avocat de l'association. "Cela va donner à l'association les moyens de faire un travail réel dans son rôle de partie civile. Nous allons pouvoir missionner des experts techniques pour être moins impuissants face à la SNCF", a-t-il ajouté.

Avant d'engager une procédure judiciaire, l'avocat avait formulé fin 2015 une demande "à titre amiable", qui avait été rejetée par la SNCF. La compagnie ferroviaire a souligné auprès de l'AFP "qu'elle avait décliné un versement direct, qui aurait pu paraître comme ambigu entre parties prenantes d'un même dossier juridique". "Cette décision permet d'avoir une base légale pour la prise en charge d'une partie des frais de justice. La SNCF entend donc la respecter et va procéder aux versements des fonds", a ajouté l'entreprise publique.

La SNCF et RFF (devenus entre temps SNCF Mobilités et SNCF Réseau, deux branches du groupe SNCF) sont les deux personnes morales mises en examen dans cette affaire, pour homicides et blessures involontaires.

Le 12 juillet 2013, le déraillement du Paris-Limoges en gare de Brétigny-sur-Orge avait fait sept morts et des dizaines de blessés. Selon les experts judiciaires, l'accident est imputable à un déficit de maintenance sur un assemblage de la voie ferrée, qui se serait progressivement désagrégé, provoquant le déraillement.

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