Les agriculteurs ne comptent pas se joindre au mouvement des gilets jaunes. Mais mener des actions "constructives". Ils vont aller à la rencontre des préfets et des parlementaires pour faire entendre leurs revendications. En espérant être entendus.
Il y aura peut-être quelques permanences murées ou quelques rassemblements devant des préfectures, mais dans l'ensemble le mouvement des agriculteurs sera tourné vers la discussion cette semaine.
"On veut convaincre les élus et les pouvoirs publics" explique le président de la FRSEA de Nouvelle-Aquitaine Philippe Moinard. "On ne veut pas en rajouter dans le climat ambiant mais être compris et entendus" poursuit-il, tout en espérant ne pas devoir être contraint d'organiser des actions spectaculaires pour faire passer leur message.
Pas de hausse des taxes, des garanties sur les prix
Parmi les points qui fâchent, la taxe sur les pollutions diffuses qui doit être revue à la hausse en 2019. "Elle sera multipliée par deux, trois ou dix !" dénonce Philippe Moinard.
Cette taxe, qui varie selon les substances utilisées, s'élève actuellement à 0,90 euros, avec un maximum de 5,1 euros par kilo. La réforme prévoit de l'augmenter jusqu'à 9 euros le kg pour certains produits.
Une hausse qui permettrait de récolter 50 millions d'euros supplémentaires, que le gouvernement s'engage à reverser dans les aides aux conversions à l'agriculture biologique.
"L'écologie, ce n'est plus que des taxes" dénonce la FNSEA. "La France qui travaille va être encore taxée. Ca commence à bien faire, d'autant que les paysans ont de faibles revenus" ajoute Philippe Moinard.
Autre revendication : les ordonnances de la Loi Alimentation. Le syndicat agricole attend qu'elles soient bien validées dès ce mercredi en conseil des ministres. Et non pas repoussées à février ou mars comme cela avait été un temps annoncé.
Ces ordonnances permettront de relever les seuils de vente à perte dans les grandes surfaces afin d'assurer un revenu minimum aux agriculteurs.
Pas être les oubliés des nouvelles mesures
Philippe Moinard réaffirme que les agriculteurs cherchent en priorité le dialogue . "On veut influer sur les gens qui décident pour ne pas être les oubliés des nouvelles mesures"explique t-il.
En précisant qu'ils demandent le soutien des pouvoirs publics face à "l'agri-bashing". Les agriculteurs s'estiment "pointés du doigt" et décriés de plus en plus. Certains font même l'objet de menaces ou de dénonciations selon le président de la FRSEA Nouvelle-Aqiutaine.