Le 17 mars 2020, nos vies basculaient avec l’instauration d’un confinement strict pour tenter d'endiguer l'épidémie de Covid-19. Depuis, nous vivons au rythme des restrictions et plusieurs secteurs de l'économie souffrent en Limousin. Dimanche en Politique fait le bilan économique.
C’était le 17 mars 2020, une date qui restera dans l’Histoire comme le jour du premier confinement dû à l’épidémie de Covid-19. Depuis lors, notre vie quotidienne est rythmée par les restrictions décidées par le gouvernement et les autorités sanitaires : confinement plus léger, couvre-feu, télétravail, limitation des sorties, des loisirs. Un an après le début de la pandémie, quel bilan économique en Limousin ? Pour en parler, Annaïck Demars reçoit 4 invités :
- Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne
- Fabrice Richert, artiste au sein de la Cie « Du grenier au jardin », membre de la fédération nationale des arts de rue
- Jean-François Brocard, maître de conférences à l'Université de Limoges et économiste au CDES (centre de droit et d’économie du sport)
- Sébastien Buet, hôtelier-restaurateur à Limoges
Morceaux choisis
Pierre Massy : "Aujourd'hui, l'accompagnement financier tel qu'il a été mis en place fonctionne. Mais il n'y a pas d'activité au tribunal de commerce, et je crains que ça ne revienne violemment comme un boomerang. Les établissements sont tenus dans une espèce de bulle, mais à un moment ça va s'arrêter"(...) Pour avoir eu des contacts permanents avec des banquiers, on a accompagné plein d'entreprises, facilité des choses. De l'argent a été prêté à 2900 entreprises en Haute-Vienne, sans absolument aucune regard. On n'a pas étudié les dossiers : les services risques des banques ont été sortis du système, la seule condition était de ne pas avoir des fonds propres négatifs".
On va retrouver un nombre important de personnes au tribunal de commerce et à ce moment-là va se poser la question : soit on remboursera de la dette, soit ce sera un carnage social
sébastien Buet, hôtelier-restaurateur à Limoges : "J'ai acheté les murs une semaine avant le premier confinement, le fond de commerce juste après : on s'attendait à ce que les choses se passent bien parce qu'on avait fait quelque chose d'assez extraordinaire et là, on nous coupe les jambes. Je viens de créer, on n'a pas d'arriéré de chiffre d'affaires, c'est pas les 10 000 euros qui vont financer mes 4500 m2 ! Je n'arrive plus à remotiver le personnel, pour moi l'affaire est déjà close".
Aujourd'hui, c'est un carnage financier et un carnage psychologique
Fabrice Richert, artiste (Cie du Grenier au Jardin) : "Au-delà de jouer à l'extérieur, la particularité des arts de la rue c'est de rentrer en relation avec les gens, de les faire bouger. Toutes les déambulations, tous les spectacles qui circulent dans les villes sont complètement proscrits, c'est impossible de faire tout ça".
La seule manière d'y retourner c'est de faire quelque chose de manifestif, si j'ose dire et c'est ce qui se propose au théâtre de l'Union, de montrer qu'on est capables de reprendre en main ces choses-là et de revenir au jeu, à la relation avec le public.
Jean-François Brocard : "Le risque, en sport amateur comme en sport professionnel, c'est quid de demain ? Si tout reprend comme on peut l'espérer, est-ce que les supporters ne vont pas s'habituer à regarder les matches à la télé ? Est-ce que les sponsors ne vont pas se dire qu'ils ont pu faire sans le sport pendant un an ? Est-ce que les enfants vont retourner prendre des licences dans les clubs ?"
L'avenir, on espère qu'il sera plus rose qu'aujourd'hui, mais on ne sait pas si on va retrouver les conditions de 2019...
POUR REVOIR L'EMISSION DANS SON INTEGRALITE :