Musiciens, sculpteur, chanteurs : comment les artistes limousins vivent-ils cette période de confinement ? Petit tour d'horizon, de l'inspiration à la frustration...
MISE A JOUR 10/04/20
Après avoir reçu des centaines de propositions de musiques pour son texte, le chanteur creusois Gauvein Sers a donc mis en ligne sa chanson "En Quarantaine" dans la nuit du 9 au 10 avril 2020.
Il explique sur sa page facebook avoir eu un "coup de coeur pour la mélodie de Manu Senard. On ne se connaissait ni d'Eve ni d'Adam y'a encore une dizaine de jours. Et maintenant, on a collaboré ensemble. Écrite à Paris, composée en Vendée, un passage par Pantin pour finir mixée et masterisée en Normandie. Sans se voir, évidemment. Avec les moyens du bord, forcément. Mais avec l'envie folle de créer et de continuer à faire de la musique, tout simplement".
Il est indiqué que "les bénéfices de la chanson seront reversés à la Fondation Hôpitaux de France pour venir en aide aux soignants qui travaillent d'arrache-pied et veillent sur nous jour et nuit".
Confiné à Paris, l'artiste creusois Gauvain Sers a été inspiré par la situation exceptionnelle que nous vivons et a écrit "En quarantaine", un titre pour lequel il a même invité ses fans à lui envoyer des musiques."Les paquets de pâtes italiennes
Ont déserté tous les rayons
Comme s'il fallait qu'on se souvienne
Que la peur réveille les couillons
Exceptée la bêtise humaine
Nous voilà tous en quarantaine"
De la musique en live, à partager sur les réseaux
Alors que de nombreux artistes proposent des concerts "à la maison" (M, Jean-Louis Aubert...), les Corréziens des Trois Cafés Gourmands ont choisi, eux, de poster un titre en live par jour sur leur page facebook pour garder le lien avec le public.
D'autres, comme le chanteur limougeaud Philippe Lars se produisent tous les jours : un "Titre de la terrasse" quotidien à suivre en direct à midi, depuis chez lui :
Dans un autre style, plusieurs institutions musicales jouent également la carte numérique et diffusent gratuitement certaines de leurs plus belles productions.
Des tournées annulées
Pour le groupe de heavy métal limougeaud Seven Weeks, les mesures de confinement ont sonné la fin de la tournée.
Pour nous, c'est une perte sèche, explique Julien Bernard, un groupe de notre envergure gagne plus en présence physique que sur le numérique, qui reste seulement une vitrine. La sortie de l'album est foirée, c'est un fait. Après, c'est sûr qu'il y a des gens qui souffrent plus que nous de la situation. On télétravaille sur notre label mais on ne fait pas de musique, on attend que ça se passe. Francis Lalanne va sûrement sortir un nouveau morceau, mais pas nous !
Marc Petit, créateur solitaire mais angoissé
Dans sa maison de Bosmie l'Aiguille près de Limoges, l'artiste Marc Petit, élu sculpteur préféré des Français en 2016, explique qu'il est plutôt un habitué du confinement.
En temps normal, il m'arrive de rester une semaine à la maison où je ne vois que Cathy, ma femme, donc on pourrait dire que je suis habitué au confinement, mais là pour dire la vérité, je ne le vis pas bien. Je ne suis pas allé à l'atelier de la semaine, je n'ai pas pu travailler. Il faut que je me mette un coup de pied aux fesses ! J'ai la chance d'avoir une maison et un grand terrain, alors j'ai tout désherbé mais la situation me perturbe, c'est angoissant. Ma galeriste à Québec est confinée, j'ai des amis coincés en Afrique du sud actuellement, c'est mondial, c'est un truc de fou qu'on vit !
Toutes les expositions prévues à Paris, Cahors ou Nancy sont donc reportées ou annulées, car les structures ont leur planning et d'autres artistes sont prévus après lui.
Pour toutes les personnes travaillant dans le secteur, le gouvernement a annoncé que la période de confinement sera neutralisée dans la prise en compte des périodes travaillées et des mesures de soutien à "l'emploi artistique" vont être étudiées.