Après un arrêt brutal de leurs activités le 17 mars, de nombreuses associations caritatives du Limousin ont peu à peu adapté leurs actions. Un nouveau mode de fonctionnement qui devrait se prolonger dans l'après-confinement.
"On se laisse du temps", c'est pour le moment le credo des Restos du Coeur de la Corrèze. Avec le confinement, les habitudes ont été chamboulées, la distribution alimentaire perturbée, mais toujours assurée.Préparer la prochaine campagne
Les accueils des Restos du Coeur, les coins "cafés", les différents ateliers, les vestiaires sont fermés depuis le début du confinement, et le resteront le 11 mai. Aujourd'hui, une distribution de colis alimentaires remplace les accueils habituels, afin d'éviter les contacts.On a continué à servir nos familles, explique Annie Verdier, la responsable des Restos du Coeur de la Corrèze, et ça va continuer. On réfléchit à la suite.
A partir du déconfinement, les plages horaires des 16 centres de la Corrèze pourraient s'élargir, et les trois chantiers d'insertion en maraîchage et réparation électronique, partiellement interrompus, vont peu à peu reprendre leur rythme.
Pour le reste, les Restos du Coeur de la Corrèze, qui distribuent 590 000 repas par an, se laissent le temps de la réflexion avec une grande inconnue en toile de fond : le déroulement de la prochaine campagne d'hiver, en novembre prochain.
La sécurité avant tout
Au secours catholique du Limousin, là aussi, on entame un retour "à la normale" progressif. La distribution alimentaire s'est adaptée aux circonstances.
Le secours inconditionnel, c'est notre ADN, raconte Luc Piochon, le délégué régional du secours catholique, alors ça a été compliqué, mais on s'est adapté. On livre nos colis dans les boites aux lettres, dans des mairies, sur rendez-vous, parfois en les passant par la fenêtre.
Et quand la distribution alimentaire n'est pas possible, l'association propose des chèques service à ses bénéficiaires. Elle a dépensé 40 000 euros dans cette nouvelle aide.
Aujourd'hui, le téléphone remplace les contacts directs.
Pour le moment, on garde ce mode de fonctionnement, on ne va pas se précipiter sur les changements, précise Luc Piochon. On avisera en fonction de la situation sanitaire.
A Limoges, la maraude est maintenue, les mardi et jeudi.
La collecte des dons
Avec le déconfinement, c'est le gros changement au secours populaire de la Haute-Vienne, qui l'a annoncé sur les réseaux sociaux. Les dons sont à nouveau possibles :Dès lundi, les particuliers pourront apporter leurs vêtements, vaisselle, livres... sur le site de la rue Giffard à Limoges. Tout en respectant certaines règles. Chaque donateur devra trier ses dons et les déposer sur des chariots. Les dons seront entreposés avant toute manipulation par les bénévoles.
Une ouverture nécessaire pour le secours populaire qui, avec le confinement, a perdu de nombreuses sources de revenus, comme la vente ou l'organisation de manifestations. Nécessaire aussi pour tous les confinés qui ont profité de cette période pour ranger leurs armoires!
Le solidaribus
Côté distribution alimentaire, les colis sont aujourd'hui généralisés.Pour les bénéficiaires qui ne peuvent pas se déplacer, le Solidaribus a repris du service. Il s'agit de ce véhicule qui se rend dans des communes rurales de la Haute-Vienne, sauf qu'une organisation a été mise en place pour que les personnes aidées ne se croisent pas, et que le véhicule habituel a été remplacé par un camion frigorifique.
Le planning du Solidaribus ICI
"Revoir nos gens"
Une organisation nouvelle et qui va perdurer pour préserver les bénéficiaires mais aussi les bénévoles. Au Secours populaire, les plus de 70 ans sont priés de rester chez eux, mais ce n'est pas pour cela qu'ils s'ennuient :Je suis bénévole de chez moi, j'ai des journées bien remplies, explique Danielle, 72 ans, habituée du standard et du Solidaribus. Je contacte les bénéficiaires par téléphone, c'est très intéressant, et je me sens utile, même si je préfère le contact direct. On aimerait reprendre pour revoir nos gens.
Au secours populaire, on constate aussi l'arrivée de nouveaux bénévoles. "Une trentaine, très actifs", précise Yvonne Cueille, une des référente pour les bénévoles.
Il s'agit de personnes assez jeunes, qui ont eu du temps de libre avec le confinement et nous ont rejoints.
Certains d'entre eux vont reprendre le travail, mais ont déjà donné leurs disponibilités pour continuer à apporter leur aide à l'association.