Plusieurs milliers de personnes ont accueilli dimanche à Bayonne l'arrivée de la "Korrika", course-relais pédestre de dix jours à travers le Pays basque espagnol et français, pour lever des fonds pour l'enseignement de la langue basque.
Plus de 10.000 personnes, selon les organisateurs, ont accueilli le dernier relais d'une course de 2.300 kilomètres parti il y a dix jours de Andoain (Espagne), et qui a suivi un itinéraire sinueux, de nuit comme de jour, de village en village.
A chaque village, chacun peut s'inviter à "acheter" quelques centaines de mètres, ou quelques kilomètres, et s'élance à son tour. Le prix du kilomètre est libre.
Divers partis politiques, associations, clubs de sports, ont "acheté" le dernier kilomètre, couru par plusieurs centaines de personnes au centre de Bayonne. L'arrivée coïncide avec une grande fête populaire, ponctuée de plusieurs concerts.
Les fonds recueillis des relayeurs "servent à financer les gau eskola (écoles du soir) dédiées à l'apprentissage du basque pour adultes", a expliqué Amaia Fontang, chargée de communication de la course bisanuelle.
A chaque Korrika, "nous recueillons 600.000 euros, soit 2 à 2,5% du budget annuel d'AEK", l'institut du basque pour adultes, selon elle. Le reste est financé par des mairies, l'office de la langue basque, le gouvernement de la Communauté autonome basque (au Pays basque espagnol) et des bailleurs publics ou privés.
La dernière étude socio-linguistique réalisée en 2011 par ce gouvernement autonome d'Euskadi a montré une baisse de locuteurs basques au Pays basque français.
En 2011, 22% des habitants âgés de 16 ans et plus y étaient bascophones, contre 27% en 1996. En revanche, le nombre de bascophones progresse au Pays basque espagnol. Au total des deux côtés de la frontière, les cours de basque pour adultes comptent plus de 7.000 élèves.
L'arrivée de la Korrika 2013, 18e édition, survient alors que le renoncement du gouvernement à procéder à une modification de la Constitution, qui aurait permis à la France de ratifier la charte européenne des langues minoritaires, a suscité des protestations en Bretagne, en Alsace, en Corse, au Pays basque notamment.