"Vous savez que vous n’avez pas le droit de dormir ici ?" Des drones et patrouilles terrestres pour prévenir le risque d'incendie

Une cinquantaine de gendarmes était déployée, ce mardi 6 août, pour une opération de sensibilisation aux risques incendies dans les domaines forestiers de Gironde et des Landes. Depuis les incendies de 2022, les règles se sont durcies, et la surveillance s’est accrue.

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À quelques mètres de la plage du Petit Nice, au sud de la dune du Pilat, les uniformes bleu marine des policiers détonnent avec la verdure des pins survivants des incendies de 2022. Ce mardi 6 août, ils sont une cinquantaine à patrouiller, sur terre et dans les airs, à la recherche de comportements dangereux, pouvant provoquer un incendie.

Détecter par les drones

Étendue sur trois départements, la forêt des Landes de Gascogne couvre près d’un million d’hectares. Une superficie immense à surveiller pour les membres de l’Office national des forêts, aidés par la police nationale.

Cette année, outre les patrouilles cyclistes ou véhiculées, la police nationale déploie également une équipe de six dronistes, en charge de scruter, depuis les airs, les comportements dangereux. “Dès qu’on repère un véhicule, on va s’approcher, soit en zoomant, soit en déplaçant le drone. On regarde alors le type de véhicule et si on décèle une infraction”, indique l'un des policiers présents sur le site.

On a découpé le domaine en zones spécifiques, et on a de nombreuses équipes mobiles qui quadrillent toute la zone au sol.

policier droniste

Direction interdépartementale de la police nationale de Gironde

En ligne de mire, les éléments permettant de faire du feu, du Réchaud à la cigarette, strictement interdite en forêt depuis une loi de 2023. Le talkie-walkie grésille d’ailleurs. Un Réchaud a été repéré près d’un van d’une campeuse. “Dans ce cas, on prévient une équipe au sol pour qu’ils se rendent sur les lieux, et procéder à une verbalisation si besoin”, indique le policier.

Plus discrets et rapides que les équipes au sol, ces drones peuvent couvrir un rayon de trois kilomètres, et voler jusqu’à 70 km. “On peut balayer une énorme superficie en très peu de temps et suivre un véhicule un bon moment”, indique l’un des six dronistes de la police nationale.

"On ne fume pas"

Ouvert au public, ce massif reste vulnérable aux incendies, souvent provoqués par la présence de l’homme. En 2022, 30 000 hectares de cette forêt ont été victimes des mégafeux de l’été.

Si la surveillance permet de limiter les départs de feux, la sensibilisation reste la première carte de l’Office National des Forêts. Aux côtés des policiers, ces vigies du massif vont à la rencontre des campeurs ou des touristes, pour rappeler les règles ou verbaliser, en cas d’infraction. 

Sur le parking du Petit Nice, à La Teste-de-Buch, un camping-car est d’ailleurs stationné. L’occasion pour Mathieu Brugère de rappeler certaines règles. “Vous savez que vous n’avez pas le droit de dormir ici ?”, interroge-t-il. Face à lui, la famille de Girondins connaît déjà les restrictions. “Oui, on l’a appris il y a deux ans. On fait très attention, on ne fume pas et on n’a pas d’appareil qui fait de feu”, précisent les vacanciers.

 

À pied, le technicien forestier scrute les zones de stationnements, où se concentrent souvent les risques et les touristes. “Ici, le parking est sous un couvert forestier donc tout apport de feu est interdit. On fait de la prévention généralement, mais si on voit des gens faire un barbecue, là, on est sur de la répression”, prévient Mathieu Brugère. Chaque été, l’ONF comptabilise en moyenne 150 infractions, pour usage de feu ou stationnement gênant pour l’intervention des secours.

Panneau de couleur

Si les locaux, traumatisés par les incendies de 2022, semblent aujourd'hui plus vigilants, beaucoup de touristes ne connaissent pas bien la réglementation en vigueur. “On est génialement face à des gens qui n’ont strictement aucune information, qui n’ont pas accès à l’information et c’est difficile de verbaliser dans ces cas-là”, déplore Francis Maugard, expert des risques naturels à l’ONF. 

Pour pallier cette méconnaissance, l’ONF a créé cinq panneaux, du vert au noir, pour indiquer les paliers de risque de feux de forêt. “Vert, c’est l’hiver. Jaune, ce sont les périodes intermédiaires, comme maintenant. À partir de l’orange, les niveaux sont fixés par une cellule préfectorale”, précise Francis Maugard.

À chaque niveau, les restrictions et interdictions évoluent. “Certaines activités ne sont plus autorisées, voire la présence humaine n’est plus possible. C’est notamment le cas du niveau noir”, indique l’expert des risques naturels de l’ONF.

Ces niveaux et leurs restrictions sont désormais affichés sur des panneaux, installés dans une soixantaine de lieux du massif. “Il y a un QR code en bas qui renvoie vers un site de la préfecture qui indique le niveau en cours”, explique Francis Maugard. Si la majorité se trouve sur les littoraux girondins et landais, certains sont également installés en Dordogne ou en Lot-et-Garonne.

Brigade équestre

Dans les Pyrénées-Atlantiques, à Anglet, l'incendie du massif du Pignada, en 2020 a également choqué la population locale. Depuis, une brigade forestière équestre a été mise en place. Composée de six jeunes, elle patrouille tous les jours pour "assurer la surveillance" des forêts du Pignada et du Lazaret. "Ils rappellent les bonnes pratiques et veillent à ce que la règlementation soit respectée", indique Anne-Francine Laffontas, chef de projet environnement de la ville d’Anglet.

En amont, les jeunes reçoivent une formation d'environ cinq heures, animée par la ville d'Anglet, mais aussi les pompiers des Pyrénées-Atlantiques et l'ONF. "Chacun sensibilise et explique les risques et les processus en fonction de leur mission", détaille Anne-Francine Laffontas.

Parmi ces jeunes, Cylia Blasco est agent de surveillance à cheval, rattachée à la police municipale. "On peut intervenir directement pour verbaliser des infractions", détaille la jeune femme. 

En binôme, ces cavaliers rendent aussi une mission de prévention. "À cheval, c'est un plus parce que les gens nous respectent plus qu'à pied", explique Cylia Blasco. La brigade est mise en place jusqu'à la fin de l'été.

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