La France a mené avec succès mercredi matin un tir d'essai en vol du missile balistique stratégique M51 au-dessus de l'Atlantique, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué.
"Mercredi à 10h28, la direction générale de l'armement (DGA) a effectué, depuis le centre d'Essais de Biscarrosse (Landes), un essai en vol du missile balistique stratégique M51", indique le ministère dans ce communiqué.
Le dernier essai du M51 en mai 2013 avait été un échec, le missile s'étant autodétruit peu après son décollage d'un sous-marin nucléaire.Cet "essai s'est déroulé comme prévu et a été effectué sans charge nucléaire", précise-t-il.
"Le missile a été suivi tout au long de sa phase de vol par les moyens du centre d'essais de la DGA dont le bâtiment d'essais et de mesures "Monge" (BEM)", selon le ministère de la Défense, qui précise que "la zone de retombées se situe en Atlantique Nord à plusieurs centaines de kilomètres de toute côte".
Il s'agit du septième tir depuis le début du programme. Le M51 est un missile intercontinental destiné aux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de nouvelle génération qui assurent avec des avions Rafale la mise en oeuvre de la dissuasion nucléaire française.
D'une hauteur de 12 mètres et d'un poids maximal de 56 tonnes avec ses six têtes nucléaires, le M51 disposera, par rapport aux M45 actuels, d'une portée sensiblement accrue (de l'ordre de 8.000 km contre 6.000 km) et d'une précision améliorée.
"Le missile M51 équipe aujourd'hui deux des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle génération", ajoute le ministère. "Le passage de l'ensemble de la force océanique stratégique à cet armement est prévu d'ici la fin de la décennie", rappelle la Défense.
Le tir du missile a provoqué une grosse détonation, rappelant le bruit d'un avion franchissant le mur du son, et laissant dans son sillage une longue traînée blanche dans le ciel, a rapporté le journal Sud-Ouest.
La plage entre Mimizan et Biscarrosse avait été interdite au public, sous la surveillance de l'armée, tandis que trois bâtiments militaires croisaient au large, toujours selon Sud-Ouest.