Bordeaux: la colère des livreurs Deliveroo

En lutte pour de meilleures conditions de travail, une quarantaine de livreurs Deliveroo manifestaient ce vendredi soir devant un fast food bordelais.

Alors que la plate-forme britannique de livraison de repas est visée par une enquête pour travail dissimulé, une quarantaine de livreurs de Deliveroo se sont réunis ce soir devant un fast food de Bordeaux pour faire entendre leur colère. Ils voulaient ainsi dénoncer leurs conditions de travail et le manque de dialogue dont ils sont victimes comme l'explique Jérémy Wick représentant des livreurs de Bordeaux. 

On ne peut rien négocier alors on continue le combat que l'on a entamé depuis quelques années et qui s'est intensifié l'été dernier suite à la baisse des tarifs, où on est passés de 4,50 la course à 2,50. (...) On prend plus de risques, on grille plus de feux rouges, il y a une mise en danger qui est fortement accrue pour gagner la même chose dans le meilleur des cas.
 

Les livreurs fustigent également la mise en place d'un nouveau système de connexion libre. Introduit dans six villes le 6 mars, ce dernier doit à terme être déployé dans toute la France. Censé offrir plus de fexibilité aux travailleurs, ce procédé est vécu par les principaux concernés comme pénalisant. Une vision des choses contestée par la plateforme  dans un communiqué de presse :
Dans une récente consultation à laquelle plus de 2300 livreurs ont répondu, 80% ont affirmés qu’ils souhaitaient davantage de flexibilité.

Dans une récente consultation à laquelle plus de 2300 livreurs ont répondu, 80% ont affirmés qu’ils souhaitaient davantage de flexibilité. A la suite de cette consultation et après avoir rencontré de nombreux livreurs partenaires ces derniers mois, Deliveroo a fait le choix d’accéder à ces demandes émanant de livreurs et de modifier son modèle. Ce nouveau modèle a été testé dans d'autres pays et nous avons constaté une augmentation des revenus et de la satisfaction des livreurs. 

Ce mouvement n'est que la partie émergée de l'iceberg. D'Uber à Deliveroo, les travailleurs des plateformes s'organisent désormais pour faire entendre leur voix. Ce mercredi 6 mars, la Cour de cassation a d'ailleurs reconnu que le statut d'indépendant d'un chauffeur Uber était "fictif" et qu'il devait être considéré comme salarié. Une décision qui risque de faire date puisque la ministre du Travail Muriel Pénicaud n'a pas hésité à parlé de "jurisprudence". Interrogé par l'AFP maître Jean-Paul Teissonnière, qui représente plus de 60 chauffeurs VTC, a confirmé ce point de vue.

Il n'y a plus d'hésitations sur le fait que la jurisprudence est fixée pour les années à venir et que tous les dossiers vont être traités par les tribunaux de la même manière. Toute une série de dossiers plus ou moins en attente vont se débloquer (...) et les contentieux devraient se multiplier. 

 

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