L'ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt Patrice de Maistre est arrivé lundi matin au Palais de Justice de Bordeaux, accompagné de ses trois avocats, pour une audition chez le juge.
M. de Maistre est arrivé peu avant 10H heures, accompagné de Mes Pierre Haïk, Jacqueline Laffont et Christophe Cariou-Martin. Selon une source proche du dossier, confirmant une information de Libération, M. de Maistre devait répondre lundi à de nouvelles questions dans le volet "trafic d'influence" de l'affaire.
Il est soupçonné d'avoir facilité l'embauche de Florence Woerth, femme de l'ancien ministre du budget et ancien trésorier de l'UMP Eric Woerth, par une société chargée d'administrer les dividendes de l'Oréal versés à Liliane Bettencourt, Clymène. En échange, Eric Woerth lui aurait fait obtenir la Légion d'Honneur.
M. de Maistre est poursuivi depuis juin pour trafic d'influence actif dans cette affaire, et M. Woerth pour trafic d'influence passif depuis février. L'ancien homme de confiance, qui est aussi mis en examen notamment pour abus de faiblesse et abus de biens sociaux dans les affaires Bettencourt, a passé 88 jours en prison à la maison d'arrêt de Gradignan (Gironde). Mais il a toujours démenti toute malversation.
Où sont passés les 4 millions d'euros ?
En particulier, il a toujours affirmé ne rien savoir de la destination finale des quatre millions d'euros en liquide dont il avait supervisé le rapatriement depuis les comptes suisses des Bettencourt de 2007 à 2009. Les juges soupçonnent qu'il a pu en garder une partie, ou qu'une autre partie a pu servir à financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 mais M. de Maistre a toujours soutenu avoir remis l'argent à la milliardaire ou à son mari et ne pas savoir ce qu'ils en ont fait.
M. Bettencourt est décédé fin 2007, et son épouse est affaiblie psychiquement. Le juge bordelais Jean-Michel Gentil et ses deux collègues multiplient les auditions actuellement. La semaine dernière, ils ont entendu l'ancien procureur de Nanterre Philippe Courroye, alors que quatre proches professionnels de M. Sarkozy, dont son avocat Me Thierry Herzog, ont été interrogés à la Brigade financière de Paris dans des comparaisons
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