A Bordeaux, un collectif de coursiers vient de se constituer après la liquidation subite d'une enseigne de livraison de repas. Fin juillet, "Take Eat Easy" a laissé des centaines de livreurs, tous auto-entrepreneurs sur le carreau, rien qu'à Bordeaux.
Dans ces conditions, le statut d'auto-entrepreneur se révèle précaire, avec les charges sociales et fiscales obligatoires. Pour se défendre, une partie de ces coursiers à vélo se sont rassemblés en collectif.
L'objectif : la requalification en contrats de travail
"L'objectif du collectif est de monter une procédure pour permettre aux anciens membres de "Take Eat Easy" de récuperer l'argent que leur doit la société" détaille Gabriel Lassort, leur porte-parole. Cela pourrait passer par " une action judiciaire pour requalifier les conditions générales en contrat de travail".
Première étape pour les livreurs : prouver le lien de subordination qu'il existait entre eux et "Take Eat Easy". L'avocat Sebastien Millet, spécialiste en droit du travail, explique qu'"on a aujourd'hui tout un encadrement juridique qui permet de sanctionner des dérives éventuelles. Le cas le plus typique est la reconnaissance d'un travail dissimulé, qui suppose au préalable celle d'un lien de subordination".
Les coursiers ne sont pas les seuls à avoir fait les frais de la faillite de "Take Eat Easy". Des restaurants ont également des factures en attente.