Un recours devant le Tribunal administratif, bien que rejeté, fait l'objet d'un appel. Résultat, les banques ne peuvent pas garantir les prêts nécessaires à la poursuite des travaux, tant que les procédures ne sont pas éteintes. Il faut 118 millions d'euros pour la bonne marche des travaux.
Le Conseil Municipal de Bordeaux débattait hier autour du Grand Stade Atlantique. La première pierre posée en avril 2013, le futur grand stade faisait déjà l'objet d'un recours devant le Tribunal Administratif sur la délibération du Conseil Municipal, par son Maire, donnant à ce dernier la possibilité de signer un contrat de partenariat Public/ Privé pour la réalisation du Grand Stade.Le Conseil scrute le rapport d'activité de la société gestionnaire
La société Stade Bordeaux Atlantique sera le gestionnaire du grand stade. Elle veillera à la programmation de toutes les manifestations sportives, culturelles et de loisirs qui pourront se dérouler dans l'enceinte, durant une période contractuelle de trente ans. SBA est une entité des partenaires à la construction du grand stade, une part de la société Fayat, une autre part de la société Vinci. Le recours a bloqué les financements des banques, elles veulent bien prêter, avec les garanties nécessaires, mais la procédure judiciaire suspend le versement des fonds.Or SBA a besoin de liquidités pour continuer les travaux. Le gros oeuvre de la structure en béton est presque terminé. Sur le site, prés du Vélodrome, les six grues du chantier approvisionnent les coffrages en béton. Fondations et piliers émergent, ce qui permet d'évaluer l'emprise de ce futur stade dont la livraison est prévue en 2015. En lice pour les compétitions de l'Euro 2016 de football, l'enceinte pourra accueillir 40 000 personnes.
Un PPP pour réaliser l'ouvrage
La réalisation de ce grand stade a fait l'objet de Partenariat Public Privé, le mariage de l'argent du secteur privé, des concessionnaires avec pour corollaire la garantie et le remboursement des entités territoriales : la Mairie de Bordeaux et la Communauté Urbaine de Bordeaux, l'Etat.
Les élus de l'opposition sont réticents sur cette concession de trente ans. Le paiement d'un loyer annuel devra couvrir au terme des trente années de concession en 2042. C'est à ce moment que l'on pourra apprécier si l'investissement aura été rentable.
Pour le moment, le Maire de Bordeaux a rassuré les membres du Conseil en faisant lecture d'un courrier de SBA. La société assure qu'elle est en mesure de fournir les 118 millions d'euros nécessaires à la poursuite des travaux, mais la facture est aussi au centre de la critique.
Annoncé pour un coût de 186 millions d'euros, les élus socialistes ont produit un document des sociétés Fayat/ Vinci, citant un chiffre de 219 millions.
Or le choix du PPP est un risque qui n'est pas calculé avec sérieux, l'exemple de certains ouvrages, comme le stade, MMA Stadium du Mans, est un gouffre financier. Le club relégué en deuxièmes division ne fait pas le plein des tribunes, le déficit se creuse. Même si les Girondins de Bordeaux fouleront la pelouse, l'UBB aussi peut-être, les recettes seront en conséquence des résultats sportifs. S'ils sont nuls, les travées des tribunes seront vides.
Bordeaux par sa position régionale, peut espérer brasser d'autres activités dans l'enceinte du stade, malgré la présence d'autres grands espaces de réunion, le Grand Stade devra drainer du public.
A l'image de ce qui se fait au Palais de Sports de Bercy, il faut offrir un panel de manifestations dans un stade modulable pour attirer du public, concerts, compétitions de haut niveau, show de sports extrêmes, le programme devra être riche pour attirer des recettes.