Les 268 000 militants UMP sont appelés à voter à partir de ce soir 20 heures et jusqu'à demain 20 heures pour élire leur nouveau président. Alain Juppé appelle à une participation "très très nombreuse" et "espère qu'il n'y aura aucune espèce d'ambiguïté, que tout cela sera très transparent".
Lors d'une conférence de presse ce matin à Bordeaux, Alain Juppé, par ailleurs membre de la direction du parti par intérim, a salué l'implication d'Anne Levade, de la Haute Autorité de l'UMP, et son "très, très bon travail", en vue de cette élection interne.
Il a précisé qu'il voterait "électroniquement comme tout le monde".
Ce président "aura fort à faire pour relancer notre mouvement" a t-il reconnu, lui-même candidat déclaré à la primaire pour la présidentielle de 2017.
Il a salué les 3 candidats qui "ont fait de bonnes campagnes" et qu'il a tous trois accueilli à Bordeaux. Pour "M. (Hervé) Mariton, ça c'est très bien passé, M. (Bruno) Le Maire, ça c'est très bien passé". Et pour "M. (Nicolas) Sarkozy, il y a eu quelques sifflets.. mais ça c'est la vie politique", s'est-il amusé.
Il a par ailleurs ajouté qu'à l'annonce des résultats samedi soir, il boirait "à la santé du vainqueur", au festival "S.O good" de la gastronomie qui se tient actuellement à Bordeaux.
Enfin, à la question de savoir s'il s'impliquerait personnellement dans le déroulement de ce scrutin et s'il irait à Paris pour rencontrer les militants, Alain Juppé a répondu par la négative, en rappelant son devoir de neutralité au sein de la direction collégiale qu'il partage avec deux autres ex-Premiers ministres, François Fillon et Jean-Pierre Raffarin.
"Cette élection est très importante parce que c'est le moment pour l'UMP de sortir de la tourmente qu'elle a traversée depuis 2012. Les militants ont beaucoup souffert, donc là, c'est l'occasion de repartir de l'avant", a t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy archi favori mais avec quel score ?
Très large plébiscite ou score moyen ? C'est tout l'enjeu de ce scrutin.
Dirigera t-il seul ou devra t-il s'appuyer sur d'autres fortes personnalités au risque d'être affaibli pour une éventuelle et tentante participation aux primaires ?
"Entre 60 et 70% pour Sarkozy, ce serait un échec" estiment de nombreux ténors.
Toujours est-il l'ancien chef de l'Etat est archi-favori pour diriger le parti. Un mouvement financièrement exsangue, avec plus de 70 millions d'euros de dettes, et sous le coup de l'affaire Bygmalion.
Un vote surveillé
Des précautions ont été prises pour le vote. Des "systèmes d'alerte", "plateforme téléphonique d'alerte", éventuels "scrutateurs", "tests pour détecter d'éventuelles failles dans la sécurité".
Des lieux de vote physiques ont été prévus pour les adhérents qui n'ont pas accès à internet.
Un second tour, fixé théoriquement au 6 décembre, semble improbable, même si Bruno Le Maire -- candidat du "renouveau" -- dit y croire dur comme fer.
Dramatisant les enjeux de ce scrutin, l'ancien ministre de l'Agriculture met en garde les militants contre un risque qu'il n'y ait "plus" d'UMP "si Nicolas Sarkozy (était) élu" samedi à la présidence.
"Il fait une bonne campagne", estiment certains observateurs à droite et au centre, et il mise plus ou moins officiellement sur un score d'au moins 20%.
Petit poucet de la compétition, le député UMP Hervé Mariton, opposant farouche au mariage homosexuel, s'est fixé l'objectif minimum de 10%. Mais vu le corps électoral limité, tout pronostic sur les scores de chacun est des plus hasardeux.
Score et participation seront en tout cas scrutés à la loupe samedi soir.