Face au succès, l’exposition « Goya – Les Désastres de la guerre » est prolongée jusqu’au 17 mars au Centre Jean Moulin de Bordeaux. A travers 82 eaux fortes gravées entre 1810 et 1820, l’artiste espagnol dépeint l’horreur de la guerre.
Après avoir été présentée dans les plus grandes métropoles du monde - Beyrouth, Belgrade, Berlin, Shanghai, Bruxelles, Stockholm, Londres, New Delhi, Pékin, Rome et Tokyo - l'exposition résonne d'un écho particulier à Bordeaux, la ville où l'artiste finit ses jours.
Lieu d'histoire et de mémoire, porteur de l'idéal de justice et de liberté défendu jusqu'au sacrifice par les Résistants, le Centre National Jean Moulin partage le message de Goya dénonçant les affres de la guerre avec son cortège d'horreurs et de destructions. Les oeuvres de Goya illustrent la cruauté et la brutalité de la guerre d'indépendance qui se déroula en Espagne de 1808 à 1814. Goya en est le brillant chroniqueur et apparaît ici comme le précurseur du photo-journalisme.
Le contexte historique
L’Espagne de cette époque est fragilisée par les intrigues royales et les luttes d’influence. Napoléon, qui convoite le pays, envoie son armée pour le conquérir en 1807 et c’est avec une ferveur inattendue qu’elle sera reçue par la population, fatiguée de l’attitude du pouvoir. Ferdinand VII monte sur le trône en 1808 mais à la suite d’une émeute sanglante provoquée par l’entrée des troupes françaises à Madrid, Napoléon nomme son frère Joseph, roi d’Espagne et des Indes. Ce sera le début de la guerre d’indépendance. Elle durera cinq ans. En 1813, les insurgés espagnols, soutenus par les Portugais et les Britanniques, mettent fin à la domination française. Ferdinand VII remonte sur le trône.
Goya et Bordeaux
Le peintre a passé les quatre dernières années de sa vie à Bordeaux. Il y arrive malade et affaibli, à l’âge de 78 ans.L’œuvre principale de Goya lors de son séjour à Bordeaux est « La Laitière de Bordeaux » (La lechera de Burdeos), une huile sur toile datant de 1827.
C’est la dernière peinture attribuée au maître. Le sujet est probablement la gouvernante Leocadia Weiss, qui s’est occupée de lui pendant ses dernières années. Certains pensent qu’il s’agit plutôt de la fille de cette dernière, Rosario Weiss, elle-même une jeune artiste. Aujourd’hui, ce tableau est l’un des plus admirés au Museo del Prado à Madrid.
En 1828, sa santé se détériore gravement suite à une congestion cérébrale dont il décède le 16 avril. La messe funéraire a lieu à la Cathédrale Notre-Dame. Il sera inhumé au cimetière de la Chartreuse, dans le tombeau de son ami Martin Miguel Goicoechea Muguiro, ancien maire de Madrid mort trois ans plus tôt. Afin de perpétuer son souvenir, l’architecte J.Tussau et le sculpteur P. Chaveron édifièrent à quelques mètres de la tombe d’origine l’actuel cénotaphe de style néo-classique sur lequel apparaît le profil en marbre de Goya.
Ces dernières années de la vie de Goya à Bordeaux ont été commémorées par le cinéasteCarlos Saura dans le film « Goya en Burdeos »
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Exposition "Goya, chroniqueur de toutes les geurres - Les Désastres et la photographie de guerre"
Centre Jean Moulin à BordeauxTél : 05 56 10 19 90
ouvert du mardi au dimanche de 14h à 18h
jusqu'au 19 mars
Entrée libre et gratuite