Les maires se sont mobilisés ce samedi pour dénoncer la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales, qui pèse lourdement sur le budget des communes et menace, selon eux, les services publics. Ils étaient 200 élus à Bordeaux, autant à défiler à Pau.
Rassemblement d'élus ceints de leur écharpe tricolore, délégations reçues en préfecture, les édiles ont répondu à l'appel de l'Association des Maires de France.
A Bordeaux, environ 200 élus girondins se sont rassemblés devant la préfecture de la Gironde.
Parmi eux, le maire LR, Alain Juppé s'est déclaré "totalement solidaire du mouvement". Message qu'il a également relayé sur les réseaux sociaux :
Les finances de nos collectivités subissent une double peine. Les charges s’alourdissent de transferts plus ou moins clandestins. (1/2)
— Alain Juppé (@alainjuppe) 19 Septembre 2015
Et les ressources se réduisent budget après budget, sous l’impact des diminutions du concours de l'Etat dont la brutalité va croissant. 2/2
— Alain Juppé (@alainjuppe) 19 Septembre 2015
François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, a également participé "par solidarité" à la manifestation dans sa ville.
Cette journée d'action a réuni des maires de toutes tendances - dont de rares élus socialistes - pour réclamer une révision d'urgence du calendrier et de l'effort demandé.
L'AMF s'est d'ailleurs félicitée à la mi-journée d'"une première victoire pour les territoires". "C'est un message d'alerte qui doit permettre à l'Etat de prendre conscience de ce qui se passe dans les territoires et de l'accélération phénoménale de la dégradation, c'est un fardeau qui n'est pas tenable", a affirmé son président François Baroin (Les Républicains).
Manoeuvre de la droite ?
Entamée en 2014, la baisse des dotations aux collectivités doit représenter 3,67 milliards d'euros par an d'ici 2017, dont 2 milliards pour les communes et les intercommunalités. Une "amputation insoutenable", selon l'AMF, qui aura "de graves conséquences sur l'activité économique".
A trois mois des régionales, la mobilisation des élus locaux tombe mal pour le gouvernement, qui a répondu partiellement à leurs préoccupations en annonçant la création d'un fonds doté d'un milliard d'euros pour soutenir les projets d'investissement des collectivités.
Devant l'ampleur de la fronde, François Hollande avait appelé dès vendredi "tous les acteurs publics" à "faire des économies". Et la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) a dénoncé une manoeuvre de François Baroin et de la droite.
Côté gouvernement, la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, a rappelé que la baisse des dotations ne représente pour les communes "qu'une diminution de 1,84%" de leurs recettes annuelles de fonctionnement, "soit en moyenne 28 euros par habitant".
Mais l'inquiétude des élus est profonde et les maires ruraux, souvent sans étiquettes politiques, qui représentent près d'un quart des plus de 36.000 maires de France, ont participé activement à la mobilisation.