Ils étaient près de 500 à Bordeaux, comme dans plusieurs villes en France, à participer à la "marche citoyenne" organisée ce jeudi suite au score historique enregistré par le Front National, dimanche dernier lors des élections européennes.
"Nos organisations n'ont pas attendu le résultat des élections européennes de dimanche pour mesurer le danger de l'extrême droite", écrivent les syndicats, qui soulignent qu'ils sont engagés depuis plusieurs mois dans une campagne commune sur cette thématique.
Mais, disent-ils, le résultat des élections européennes "confirme la poussée de l'extrême droite", et "face à l'imposture sociale de cette mouvance politique, il est plus que jamais nécessaire de s'organiser syndicalement, construire les mobilisations, lutter en partant des revendications des salariés, faire progresser la démocratie et gagner de nouveaux droits et conquêtes".
A Bordeaux
A Bordeaux la manifestation débutera à 11h de la Place de la victoire jusqu'à la Place Pey BerlandSur leur page facebook, les organisateurs indiquent que "Les commentateurs considèrent que ce soir "personne ne sera dans la rue", contrairement à 2002. Montrons au FN, aux partis politiques, aux journalistes, au monde, que nous dénonçons le racisme, la xénophobie, la haine, le repli sur soi de ce parti, et que les Français ne partagent pas ces valeurs.
Aussi, ils appellent " tous les acteurs politiques à prendre conscience du dysfonctionnement de notre société et de la nécessité de changer de mode d'action."
Regardez le reportage de Gilles Bernard et Bernard Hostein-Aris.
Une "contre-offensive de terrain"
"Une contre-offensive concrète de terrain, dans les lycées, les universités, les entreprises, les services publics, dans tous les territoires, est indispensable!", soulignent les organisations, appelant "les forces qui agissent pour la transformation sociale à se fédérer dans l'unité la plus large".Une douzaine d'organisations, dont l'Unef, la Fidl et l'UNL, ont appelé à manifester jeudi après-midi à Paris contre l'extrême droite sur les "valeurs d'égalité, de liberté et de solidarité".
La CGT, de son côté, appelle à une journée de grève et de manifestation le 26 juin comme riposte au résultat des élections européennes et avant la conférence sociale des 7 et 8 juillet, a indiqué son numéro un, Thierry Lepaon.
Un électrochoc
Pour certains électeurs, militants ou artistes cette montée du Front National a été vécu comme un électrochoc, une négation de ce qui fait selon eux les valeurs de la France. Et parfois, comme Benjamin Biolay, cette démarche donne lieu à une création artistique. Il a mis en ligne, mardi, une chanson en réaction à la percée du Front National aux européennes, "Le vol noir", dans laquelle il sample "Le chant des partisans" et épingle les "pathologiques menteurs professionnels"."A vous, chers disparus, ô ce soir, si vous aviez vu
Ce vieux pays des Lumières choir et tomber sur le cul
Comme une tête couronnée sous les quolibets crus
Quand le ciel tombe sur la tête, on est toujours pied nu..."
En guise de refrain, il reprend la musique et le premier vers du "Chant des partisans", l'hymne de la Résistance française : "Ami, entends-tu le vol noir du corbeau sur la plaine".
Plus loin, il s'adresse aux "pathologiques menteurs professionnels", leur lançant : "vous ignorez tout de la matière que vous remuez/Mais quand ça éclabousse, non, nul n'est épargné".
"Morceau inédit post-soirée électorale", a simplement indiqué le chanteur mardi soir.
Dans un nouveau tweet mercredi matin, le musicien, qui s'était engagé auprès de François Hollande lors de la campagne présidentielle, a ajouté : "Vous faites des tweets, moi des chansons; Chacun s'exprime. c'est beau #VivelaFrance"...