L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) concerne la très grande majorité des hommes de plus de 60 ans et jusqu’à 80% des hommes de plus de 80 ans. Une nouvelle technologie est mise en place au CHU de Bordeaux afin de soigner cette maladie par voir endoscopique. Reportage.
Date de diffusion : Lundi 10 juin 2013Invité plateau : Dr Grégoire ROBERT, praticien hospitalier - Service d’urologie – groupe hospitalier Pellegrin – CHU de Bordeaux
Urologie : L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)
L’hyperplasie bénigne de la prostate concerne la très grande majorité des hommes de plus de 60 ans et jusqu’à 80% des hommes de plus de 80 ans. Il s’agit d’une augmentation progressive de la taille de la prostate qui s’accompagne de symptômes urinaires plus ou moins gênants.- Le traitement de première intention est médical. Lorsque les médicaments ne suffisent plus, que les symptômes urinaires deviennent trop gênants ou qu’une complication en rapport avec cette pathologie est constatée (rétention urinaire), une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
- Les techniques chirurgicales de références sont représentées par la résection trans-urétrale de la prostate (RTUP) et l’adénomectomie prostatique par voie sus-pubienne (lorsque la prostate est trop volumineuse pour une RTUP).
La morbidité de ces interventions est très largement majorée par la prescription d’anticoagulants ou d’antiagrégants plaquettaires dans la période péri-opératoire : augmentation significative des complications hémorragiques et de la durée de séjour.
Les patients sous anticoagulants représentent à l’heure actuelle plus de 30% des patients opérés d’HBP et doivent donc être pris en charge avec des techniques adaptées.
- De nouvelles techniques utilisant le LASER comme source d’énergie en remplacement du courant électrique utilisé pour la RTUP sont désormais disponibles. Elles permettent de traiter tous les volumes prostatiques par les voies naturelles et de diminuer de manière très significative les complications hémorragiques et les durées de séjour (48h en moyenne). Pour les patients sans co-morbidité significative ces interventions peuvent être réalisées en ambulatoire.
La technique HOLEP :
L’énucléation prostatique HoLEP reproduit, par voie endoscopique, l’adénomectomie techirurgicale, qui reste à ce jour la technique de référence (résultats fonctionnels sensiblement meilleurs que la RTUP sur le long terme).Cette technique permet de traiter par voie endoscopique (par le canal urinaire et sans incision) des volumes prostatiques pouvant atteindre 200g avec des durées opératoire acceptables.
La longueur d’onde de ce laser est idéale pour l’énucléation (pénétration tissulaire très faible) évitant de surchauffer et d’endommager les tissus environnants.
D’autre part, l’hémostase est nettement supérieure à celle obtenue en RTUP et par adénomectomie permettant de traiter des patients sous antiagrégants plaquettaires (sans interruption de leur traitement) et de diminuer la durée d’hospitalisation.
Expérience du CHU de Bordeaux
Plus de 60 patients ont été opérés au cours des 6 derniers mois avec cette technique et les résultats (qui ont été évalués de manière systématique) sont très intéressants (durée moyenne de séjour = 1,5j). Plusieurs patients ont également été traités en chirurgie ambulatoire avec une absence totale de complication.Actuellement, le CHU de Bordeaux est l’un des centres qui a la plus importante expérience de cette technique en France : centre expert. Dr Grégoire ROBERT
Source : CHU Bordeaux
Le Dr Grégoire ROBERT qui pilote ce projet est un des experts français de l’HBP.
Il est l’auteur ou le co-auteur de plus de 25 articles publiés dans des revues avec comité de lecture sur cette pathologie et de nombreuses communications dans des congés nationaux ou internationaux.Il est également membre du comité des troubles mictionnels de l’homme de l’Association Française d’urologie qui est en charge de la rédaction des recommandations (CTMH).