Le Parquet de Bordeaux s'explique... du bout des lèvres

Pour la première fois depuis le début de l'affaire, le Parquet s'est exprimé au cours d'une conférence de presse sur le non-lieu prononcé à l'égard de Nicolas Sarkozy et sur le renvoi en correctionnelle des autres protagonistes du dossier... mais sans évoquer le fond de l'affaire.

Le Parquet a simplement annoncé qu'il ne fera pas appel.

Ecoutez un extrait de la conférence de presse donnée par Marie-Madeleine Alliot, procureur de Bordeaux.


 



 

Les juges pas entièrement convaincus de la bonne foi de Sarkozy (A.F.P)

Les juges d'instruction bordelais qui ont délivré lundi un non-lieu à Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt l'ont fait faute de "charges suffisantes", tout en maintenant quand même qu'il a essayé par "un comportement abusif" d'obtenir de l'argent de Liliane Bettencourt.

Selon des attendus de l'ordonnance dont l'AFP a eu connaissance, les juges bordelais Jean-Michel Gentil et Valérie Noël ont bâti une démontration en quatre points, au terme de laquelle ils finissent par délivrer le non-lieu "comme à regret", souligne un proche du dossier.

Premier point, Nicolas Sarkozy "avait connaissance de l'état de vulnérabilité particulièrement apparent de Mme Bettencourt", estiment-ils. Deuxièmement, "il s'est présenté au domicile d'André et Liliane Bettencourt deux fois" au début de l'année électorale 2007, et non une comme il l'a prétendu, soit les 10 et 24 février 2007. Troisièmement, "le rendez-vous du 24 février avait pour objet d'obtenir un soutien financier de Liliane Bettencourt".

Le quatrième point sauve l'ex-chef d'Etat : "Il n'existe pas de charges suffisantes établissant un lien direct entre le comportement abusif de Nicolas Sarkozy et les actes préjudiciables consentis par Liliane Bettencourt de mise à disposition d'espèces".

Ces mises à disposition ont pris la forme de rapatriements d'argent liquide des Bettencourt depuis la Suisse par leur homme de confiance Patrice de Maistre. Il y en a deux de 400.000 euros, le 5 février et le 26 avril 2007.

"Il n'est pas démontré, écrivent les juges, que ce soit la demande de Nicolas Sarkozy du 24 février 2007 (...) qui a conduit Liliane Bettencourt aux actes gravement préjudiciables auxquels elle a consenti de mise à disposition, notamment à celui de 400.000 euros du 26 avril 2007, puisque la responsabilité en incombe à Patrice de Maistre et que celui-ci avait déjà obtenu un premier acte de mise à disposition le 5 février 2007, avant la visite de Nicolas Sarkozy".

Les juges remarquent aussi qu'il "n'est pas établi que Patrice de Maistre ait entièrement redistribué" les espèces reçues le 26 avril 2007. Mme Bettencourt avait manifesté ses doutes à ce sujet auprès de son ami et confident, l'artiste François-Marie Banier, lui aussi poursuivi dans l'affaire, comme M. de Maistre.
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