Des porte-bébés pour les migrants! L'initiative solidaire d'une association bordelaise

Envoyer des porte-bébés aux réfugiés ? C'est l'idée qu'ont eu Isabelle Serda, Muriel Ducourneau et Emilie Hombert pour soulager les jeunes parents sur les routes. Et pour faire décrocher des sourires aux enfants, elles lancent un deuxième projet : celui de leurs envoyer des jouets !




 

Les familles avec enfants en bas-âge sont nombreuses dans les rangs des personnes fuyant les conflits meurtriers au Moyen-Orient. Une fois arrivées en Europe, elles se mettent en marche en espérant retrouver un jour des conditions de vie acceptables.
Pour atteindre ce but, les jeunes parents portent leurs bébés dans leurs bras sur des dizaines voire des centaines de kilomètres.

Baby Carriers for Hope s’est donc donné comme mission de soulager quelques migrants dans leurs périples. L'association née au début du mois de mars veut distribuer aux parents dans les camps de réfugiés, à Athènes et sur l’île de Lesbos du matériel de portage pour enfants. Ces porte-bébés sont collectés et fabriqués par des particuliers en France.

Consacrer son temps libre à l’humanitaire

L’idée a mûri dans l’esprit d’Emilie Hombert il y a à peu près un an. Sensible à la cause des réfugiés, elle a d’abord décidé d’agir à Calais où elle a monté, au Noël dernier, son projet de fabriquer et de donner des écharpes de portage pour enfants.
Mère d’un enfant de 4 ans et travailleuse à plein temps, Emilie Hombert avait déjà un emploi du temps bien chargé. Elle a pourtant décidé de consacrer son temps libre pour soulager les familles sur la route, fuyant leur pays en guerre.

On peut tous faire quelque chose pour les aider 

Un projet à grande échelle

En ce moment Baby Carriers for Hope est en phase de collecte de porte-bébés.
Pour ceux qui connaissent un peu la couture, elle organise aussi des ateliers de fabrication d’échappes de portage, partout en France. C’est pourquoi l’association a créé un guide en français et en anglais qui explique comment fabriquer ces écharpes.




La page Facebook de Baby Carriers for Hope sert de moyen de communication et lui a permis d'étendre son action sur tout le territoire français.
Des personnes volontaires se proposent de jouer le rôle de « point relais » d’un département pour collecter les fameuses écharpes. Cela demande de l’organisation car il faut former un groupe de bénévoles, rechercher des tissus et des anneaux et mettre en place les ateliers de fabrication. Un autre moyen est de collecter du matériel dans les écoles.  

J’ai été surprise de la solidarité des gens. Ils souhaitent agir mais ne savent pas trop comment 

L’association est aussi demandeuse d’un soutien financier. Les dons permettent aux volontaires d’acheter des anneaux pour la fabrication des écharpes de portage, d’assurer le stockage matériel collecté et le transport des volontaires sur place. Baby Carriers for Hope reçoit des dons de toute la France et va ouvrir au début du mois d’avril un compte PayPal pour faciliter les versements d’argent y compris ceux qui proviennent de l’étranger.

Un réseau international

Avant de lancer son projet, Emilie Hombert voulait s’assurer d’apporter une aide utile aux migrants. Elle a donc contacté des ONG qui œuvrent en Grèce pour évaluer les besoins sur place. Ensuite, une cinquantaine de personnes s'est portée volontaire pour aider à la mise en œuvre du projet de Baby Carriers for Hope et une première distribution aux réfugiés est prévue pour le mois de mai.

Emilie Hombert s’est associée à l’association Nerves qui dispose d’un réseau de bénévoles sur le terrain. Dans une perspective d’efficacité, Nerves s’occupera de l’acheminement vers la Grèce du matériel collecté. La distribution, elle, se fera conjointement entre les deux associations qui auront décidé du lieu le plus opportun.

S’adapter au contexte géopolitique

Le récent accord passé entre l'Union Européenne et la Turquie change la situation sur le terrain.

Tout se complique et nous devons nous adapter. La Grèce va renvoyer la plupart des réfugiés en Turquie. Les familles vont donc se retrouver parquées dans des camps pendant de très longs mois avant de pouvoir espérer l’asile en Europe

Cette nouvelle donne oriente les futures actions humanitaires de Baby Carriers for Hope vers d’autres lieux avec le Liban et la Turquie en ligne de mire.


Emilie Hombert ne veut pas s’arrêter là et veut « tout faire pour que les familles puissent sourire à nouveau et retrouver quelque part espoir ». Elle met en oeuvre une autre action, nommée « One Child - One Toy For Hope » afin de collecter des jouets, doudous, matériels de coloriages et de dessins pour les enfants. Baby Carriers for Hope a d'ailleurs lancé, mercredi 19 avril, une collecte de fonds sur internet. L'association espère récolter 3000 € en trente jours pour financer son projet. Ces objets seront d'abord envoyés en Grèce mais l'association s'organise avec l'ONG One nation UK pour assurer dans le futur une distribution en Syrie et au Liban. 

Pour vous informer et agir, vous pouvez consulter les pages Facebook France & Beyond Refugee Aid Hub 31,  RASI - RINE , et Socks For Refugees sur lesquelles de nombreuses actions sont lancées et ont besoin de soutien.