Quatre points en quatre journées pour une piteuse quinzième place, un naufrage collectif à Saint-Etienne, un capitaine (Jaroslav Plasil) qui s'en va dans les dernières heures du marché, les Girondins sont au bord du gouffre. Mais officiellement il n'y a pas (encore) de crise.
Avant le début du championnat, Francis Gillot avait longuement insisté sur la nécessité de prendre un bon départ en championnat afin de pouvoir viser le haut de tableau de la Ligue 1. Il faut croire que ses hommes ne l'ont pas entendu ou que le message de l'entraîneur est inaudible. Car Bordeaux a fait exactement l'inverse. Après quatre journées, les hommes de la Gironde naviguent déjà dans des eaux agitées : une victoire, un nul et déjà deux défaites. La côte d'alerte est atteinte avec seulement deux petits points d'avance sur la zone rouge avant la venue du PSG et ses stars Zlatan Ibrahimovic et Edison Cavani le vendredi 13 septembre au stade Chaban-Delmas.
Une défense en carton
En cinq rencontres officielles ( en comptant le Trophée des Champions), les Girondins ont déjà encaissé sept buts. Pour une équipe censée viser les cinq premières places, c'est beaucoup trop. Bordeaux paie ses erreurs individuelles récurrentes dans ce secteur mais aussi un manque d'agressivité dans les duels dans toutes ses lignes. "On a été mangé au sol et dans les airs par St-Etienne. Alors forcément, cela m'inquiète" soupire Gillot. Les Girondins n'ont ni l'approche mentale, ni les joueurs pour imposer un défi physique à leurs adversaires. S'ils ne changent pas vite d'état d'esprit, cela n'augure rien de bon pour les prochaines échéances.
Le recrutement en question
Cet été, Bordeaux a laissé partir Anthony Modeste à Hoffenheim (Allemagne). Si le club a fait une bonne affaire en vendant son attaquant 3, 5 ME, elle n'est que financière. Sportivement c'est une autre histoire. Rolan n'a rien montré huit mois après son arrivée et Jussiê joue les ultilités. Il ne reste que Saivet et Diabaté pour marquer. Modeste, auteur de quinze buts la saison dernière lors de son prêt à Bastia et d'un début réussi dans le championnat allemand avec déjà trois réalisations, aurait fait beaucoup de bien. Mais ses relations avec Francis Gillot étaient compliquées et il a préféré s'exprimer ailleurs.Au niveau des arrivées, Jérémy Bréchet n'a fait qu'une apparition, ratée, à Toulouse lors de la deuxième journée. Quant à Lucas Orban, acheté 2,5 ME pour succéder à Trémoulinas, il n'a évolué qu'en CFA jusqu'à présent. Normalement l'argentin devrait postuler à une place de titulaire contre Paris dans dix jours lors d'un match déjà capital. Une nouvelle claque plongerait en effet un peu plus les Bordelais dans les profondeurs du classement.