Grêle, gel et sécheresse ont fortement endommagé une partie du vignoble français, provoquant une baisse des volumes. Mais le millésime 2016 s'annonce globalement de "grande qualité".
Le ministère de l'Agriculture prévoyait fin août une baisse de 10% de la production avec 42,9 millions d'hectolitres. Le Bordelais, l'Alsace, le Beaujolais ou encore le Jura tirent bien leur épingle du jeu, avec des volumes équivalents à l'année dernière, voire supérieurs.La Chambre d'agriculture de Gironde s'attend dans l'ensemble à un volume "un peu plus élevé que l'année dernière" et "un très bon millésime", mêm si quelques vignobles souffrent d'un manque de pluie, comme à Pomerol.
A Saint-Emilion, la sécheresse a cependant permis d'écarter la menace du mildiou au printemps et les pluies du 13 septembre suivies du soleil de donner aux baies un peu plus de volume.
"On attend que les pépins et la peau mûrissent davantage. Nous avons des raisins très sains, aucune crainte que cela pourrisse", a assuré Coraline Moreaud-McAllan, du Château Cormeil-Figeac. "On prend notre temps pour vendanger. Contrairement à l'année dernière, où la pluie avait précipité les récoltes", s'est-elle réjoui, avant de commencer la vendange des rouges la semaine prochaine.
"C'est une année atypique en terme de potentiel de production lié aux aléas climatiques. On le constate en Champagne, Bourgogne, Val-de-Loire, Charentes, Languedoc-Roussillon", résume Jérôme Despey. Le président du conseil spécialisé vin de l'établissement public FranceAgriMer, table "sur une des plus petites récoltes qui ramène à la récolte de 1993". Mais, "globalement, on va être avec des vins de grande qualité", rassure-t-il.
Dans les régions touchées par les aléas climatiques (Bourgogne, Champagne), de fortes disparités existent.
Même constat dans le centre de la France, où Chinon connaît jusqu'à 50% de pertes suivant les exploitations, en raison des gelées, et jusqu'à 60% dans le muscadet, entraînant pour de nombreux viticulteurs de graves problèmes de trésorerie.
La sécheresse cet été, de Nice à Cahors, porte également un coup aux rendements. En Corse, où les vendanges ont dû démarrer une semaine plus tôt mi-août faute de pluie, la récolte sera inférieure de 5 à 8% à l'année dernière, selon les cépages.
Idem dans le Languedoc-Roussillon : une baisse d'environ 9% a été annoncée fin août. Au stress hydrique se sont ajoutés des orages de grêle dévastateurs dans l'est héraultais et le Pic Saint-Loup avec près de 2.000 hectares impactés.
En Provence, les charges et poids des raisins seront inférieurs à la moyenne des deux dernières années. Mais "la qualité des premiers jus extraits semble très satisfaisante, avec un caractère fruité bien présent, une bonne souplesse et un bel équilibre des moûts, ce qui est de bon augure pour la vinification", précise le président du Conseil interprofessionnel des vins de Provence, Alain Baccino.
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