La crise de confiance envers les politiciens et l'argent forcent certains à jouer la transparence. Vincent Feltesse a décidé de publier sa feuille de salaire sur Facebook. Il était l'invité de notre journal lundi soir et répondait aux questions de Vincent Dubroca.
L'affaire Cahuzac a créé une véritable onde de choc parmi les politiques et l'opinion publique. Jean-Marc Ayrault a demandé à ses ministres de faire connaître leur patrimoine et un projet de loi pour moraliser la vie politique est annoncé pour le 24 avril...
Mais depuis ces derniers jours, plusieurs élus de droite comme de gauche rendent déjà public leur patrimoine. Comme Vincent Feltesse.
Regardez son interview dans le journal de lundi soir (8 avril).
Sur sa page FacebooK, dans un contexte de défiance face à la relation des politiques et l'argent, Vincent Feltesse veut jouer la transparence et publie ses émoluments... On sent que les Municipales sont lancées à Bordeaux. Doit on attendre une réaction similaire de la part d'Alain Juppé ?...
Regardez ce qu'il publie sur Facebook :
« L'affaire Cahuzac » constitue probablement un choc plus profond qu'on ne le croit. Une véritable blessure républicaine. Arrivant dans un contexte de crise économique, sociale, culturelle, bref d'identité, elle représente une attaque morale profonde. La fraude dont l'ex-ministre du Budget s'est rendu coupable, doublée du mensonge mainte fois réitéré, jette le discrédit sur la classe politique, délégitime l'action publique et ouvre un boulevard à tous les extrémismes.
Les premières mesures annoncées par le Gouvernement vont dans le bon sens mais il faut à court termes une réforme en profondeur de nos institutions et, dès aujourd'hui, des actes propres à restituer la confiance. En tant qu'élus notre attitude doit être exemplaire et rendre des comptes sur notre patrimoine et sur les indemnités que nous percevons au titre de nos mandats y participe.
C'est pourquoi, j'ai décidé, dès aujourd’hui et tout au long de cette semaine de publier ici mes bulletins d'indemnités de l'Assemblée nationale et de la CUB, ma déclaration de patrimoine, telle que transmise au Conseil d'Etat, le détail de l'usage de ma réserve parlementaire et l'utilisation de mes 8 premiers mois d'IRFM.
J’espère que cette démarche, habituelle dans bon nombre de pays européens tels que la Grande-Bretagne ou les pays scandinaves, permettra d’ouvrir largement le débat sur la façon dont nous, élus, devons mener nos mandats et en rendre compte. Notre vie politique a un impérieux besoin de transparence et de confiance, qui ne pourra naître que d’une pratique des responsabilités renouvelée.
Les outils numériques peuvent participer à cette nécessaire transparence en instaurant un lien direct entre les élus et les citoyens, ainsi qu’une nouvelle possibilité d’interpellation. C’est ce que j’ai commencé à mettre en place en publiant sur TumblR mon « Journal de rapporteur » de la Loi sur l’enseignement supérieur et la recherche".