Bordeaux : le président des Girondins Frédéric Longuépée entend porter plainte contre les supporteurs Ultramarines

Après la diffusion d'enregistrements de réunion avec des supporteurs où il est notamment mis en cause, le PDG annonce qu'il va saisir la justice. Nouvel épisode du conflit sans fin avec les Ultramarines qui répliquent cet après-midi. 

En professionnel de la communication, Frédéric Longuépée a choisi un média national pour montrer à la France du foot que Bordeaux a un capitaine à la barre et qu'il entend défendre le club qu'il préside.
Après un courrier interne aux salariés du club vendredi 15 mai, très commenté en privé par certains, le PDG des Girondins a pris la parole dans le journal l'Equipe. 

"Une entreprise de dénigrement orchestrée"


Frédéric Longuépée estime que la diffusion d'extraits d'enregistrements d'échanges avec des supporteurs lors de réunions entre décembre et mars où son bras droit et lui sont mis en cause est "une entreprise de dénigrement orchestrée. Je pense que le point de non retour est atteint. Je porterai plainte".
Le président Bordelais ajoute :

C'est un procédé lâche et répréhensible pour affaiblir et discréditer l'institution que sont les Girondins.


Une plainte recevable?

Le fait d'enregistrer et de diffuser publiquement le contenu d'une conversation sans l'accord, même implicte, des personnes présentes est illégal. En théorie, l'auteur risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Mais à condition que cela porte atteinte à la vie privée d'autrui en enregistrant ou en transmettant, sans le consontement, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel.
Une réunion avec des membres extérieurs comme les supporteurs de ce conseil des membres est-elle considérée comme privée ? A la justice de trancher.

Enregistrement pirate ou non?

De plus, les Ultramarines réfutent l'accusation d'enregistrement à l'insu des protagonistes. 
En effet, si l'on en croit un nouvel extrait posté ce matin sur leur compte twitter, le bras droit de Frédéric Longuépée, Anthony Thiodet informe les supporteurs présents que les échanges sont enregistrés. Ceci afin d'en faire un compte rendu exhaustif en interne. En précisant qu'ils peuvent avoir ensuite accès aux fichiets audios s'ils le désirent. 

Alors si les Ultras Bordelais ont récupéré ultérieurement toutes les bandes via un membre du club, la thèse de l'enregistrement pirate d'un participant aux réunions ne tient plus. Mais rien ne dit non plus qu'un "espion" présent lors des nombreuses réunions qui se sont tenues de décembre à mars, n'a pas enregistré directement les échanges.

Quant au dénigrement, la Cour de Cassation estime "que la publication d'un propos de nature à jeter le discrédit sur un produit peut constituer un acte de dénigrement à moins que l'information en cause se rapporte à un sujet d'intérêt général et repose sur une base factuelle suffisante, qui relèverait le cas échéant de la diffamation"

Toujours est-il que pour Frédéric Longuépée, le point de non retour avec des Ultras, qui réclament constamment son départ depuis l'automne, est atteint. 
Dans une lettre ouverte musclée et publiée en début d'après-midi, ces derniers ont répondu à leur manière à l'interview présidentielle.

 

Pas de dépôt de bilan selon Longuépée

Le président des Girondins évoque, brièvement, la difficile situation financière du club :

Il ne nous a jamais traversé l'esprit de déposer le bilan

Mais qui est le "nous" ? Les dirigeants de Bordeaux seuls ou avec ceux de King Street, ce qui n'offre pas la même grille de lecture ? A priori, on peut imaginer que le propriétaire américain est bien compris dedans. Car Frédérci Longuépée assure " que quand il faudra capitaliser le club en cas de besoin, ils le feront". 

Si Bordeaux passe l'écueil de la DNCG en juin sans sanction malgré son déficit prévisionnel de 55 à 60 Millions d'euros, les fans pourront respirer.

Un nouveau logo

Le boss bordelais annonce également qu'un nouveau logo va bientôt être dévoilé dans le cadre d'une stratégie internationale. Très attaché aux marqueurs d'identification d'un club, les supporteurs, et pas que les Ultras, s'interrogent et s'inquiètent. Dans une logique de marketing, le club met plus en avant depuis le changement de propriétaire la marque Bordeaux, que le nom des Girondins, au risque selon eux de gommer son identité.

Au niveau de l'effectif, peu de recrues à attendre, finances dans le rouge obligent,  pour renforcer un groupe qui a terminé seulement douzième de Ligue 1 et disparu prématurément des écrans radars des coupes nationales.

Sera-t-il encore dirigé par Paulo Sousa, sous contrat jusqu'en juin 2022? Possible, mais pas certain.

Christophe Dugarry et Bixente Lizarazu balancent

Que le conflit interminable avec les Ultramarines ternisse l'image du club, c'est une évidence. Mais les sévères critiques de deux champions du monde 1998 et enfants du club, rajoutent une couche dans le "Bordeaux bashing" actuel.

Dans son émission sur RMC, Christophe Dugarry, excédé par ce qu'il estime être la déliquescence de son club formateur et la politique qui y est menée, a demandé véhément la semaine dernière le départ de la direction :
" Dégagez! "

Quant à son ex-compère des Bleus de France et de Bordeaux, Bixente Lizarazu, dont la parole est toujours mûrement réfléchie, il a balancé quelques tacles appuyées au site spécialisé Top Girondins :
" Je ne me reconnais en rien dans ce que je vois. Des étrangers ont racheté le club et je ne comprends absolument pas ce qu'ils sont en train de faire. Ce n'est pas la bonne méthode car cela ne marche pas du tout. Et surtout, ils se mettent à dos tout le monde, les supporteurs, la mairie, les sponsors. Je ne vois pas comment ils peuvent s'en sortir ". 

 



 

 

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