Les buralistes limousins, ouverts à 94 %, commercialiseront des masques grand public début mai

Plus de 450 buralistes sont présents sur le territoire limousin. Des commerces de proximité qui sont quasiment tous restés ouverts durant le confinement. Début mai 2020, ils pourront vendre des masques grand public au tarif conseillé de 5 euros l'unité. 

On vient juste d'obtenir l'autorisation de vendre les masques grand public, explique Frédéric Vergne, président des buralistes de Corrèze et vice-président national de la confédération des buralistes. Joint par téléphone dimanche 26 avril 2020, il détaille : le tarif unique conseillé est de 5 euros l'unité, pour un masque fabriqué en France, avec 3 tissus, aux normes Afnor. Il est lavable 15 fois, c'est-à-dire qu'il sera opérationnel pour 15 utilisations de 4 heures chacune


Lui-même les vendra dans son commerce situé à Ussac qui fait tabac-presse-cadeaux-papeterie. "C'est une satisfaction pour nous, dit-il, de pouvoir approvisionner pour début mai les 24 000 buralistes qui forment un vrai maillage sur le territoire français, et surtout d'avoir trouvé en amont un fournisseur français".

Une longueur d'avance sur les pharmaciens, qui eux aussi ont obtenu l'autorisation de vendre des masques depuis le 25 avril, mais qui, selon lui, "n'ont pas les masques".
Confirmation à l'écoute de l'interview de Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) sur BFM TV, qui précise qu'il est inutile "d'aller en pharmacie lundi (27 avril) pour acheter des masques, car les officines pourront seulement commencer à les commander.

Les buralistes limousins champions de France du maintien d'ouverture


Alors qu'en France, 15% des bureaux de tabac étaient fermés début avril particulièrement dans les villes, "en Limousin, nous sommes les champions de l'ouverture" se réjouit Frédéric Vergne. 

94 % des buralistes sont restés ouverts en Limousin, c'est le plus fort taux du pays ! Même si les chiffres d'affaires sont en baisse aussi chez nous, c'est vraiment la preuve que nous sommes des magasins de services indispensables.

Avant la pandémie, la profession voyait ses effectifs baisser constamment depuis des années en Limousin. 
 



En Haute-Vienne, à Saint-Priest-Taurion, la période est compliquée pour Jean-Marie Frichet, qui tient le tabac-presse-bar-restaurant du village. "On travaille en couple avec mon épouse, dit-il, mais on ne peut pas se payer tous les deux, car toute la partie bar-resto est fermée, on a seulement gardé les pizzas à emporter

On a réduit nos horaires, on ferme entre 13 et 16h, on vendra bientôt les masques commandés par notre confédération, mais on ne veut pas faire de bénéfices avec ça. C'est comme pour le muguet, on en vendra parce qu'un pépiniériste de Panazol nous l'a proposé, mais on ne fera pas d'argent dessus, c'est pour ne pas que ça se perde.

Les conditions de réouverture des restaurants les inquiètent aussi : "on a beaucoup de groupes de jeunes qui venaient, dit le buraliste, alors si on doit respecter des distances, je ne sais pas s'ils reviendront... "

 


 
Rester ouvert, c'était aussi une évidence pour Mounir Chlagou. Lui qui exerce depuis 30 ans est installé depuis peu en face de la Guierle à Brive. "La fréquentation a baissé depuis le début du confinement, explique-t-il, les clients viennent moins mais ils achètent plus de volumes : une cartouche et un gros paquet de journaux, une fois par semaine. Notre activité Shop2shop (service de Chronopost qui permet d'envoyer et réceptionner des colis) est en hausse car la petite poste à côté est fermée". 

Le commerce s'est équipé d'une vitre, de gel, de masques et de lingettes pour accueillir les clients dans les meilleures conditions possibles.

Inquiets pour l'avenir, les buralistes le sont comme beaucoup de commerçants en Limousin. Le tabac, la presse, les timbres, les jeux, casiment tout ce que nous vendons est commissionné (prix fixé). Moi, j'imprime gratuitement les attestations. On est présents avec toutes les précautions nécessaires, alors il faudra que l'Etat nous soutienne aussi après la pandémie, conclut Frédéric Vergne.

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