"C'est une affaire très grave pour l'avenir de notre région" selon Dominique Breillat

La mise en cause en termes sévères de la gestion des finances de l'ancienne région Poitou-Charentes n'en finit pas de faire des vagues. Le politologue Dominique Breillat y discerne une volonté politique, celle de de faire de l'ancien Poitou-Charentes "le Petit Poucet de l'Aquitaine". Explications.

Nous avons joint ce matin le politologue Dominique Breillat, habitué de nos plateaux lors des soirées électorales et professeur émérite de droit public à l'Université de Poitiers.

Que vous inspirent les déclarations d'Alain Rousset ?

Rien de bon. Je n'y vois que des conséquences fâcheuses pour l'ex-Poitou-Charentes. Cela donne une autorité supplémentaire à Alain Rousset pour imposer la primauté de l'Aquitaine dans la nouvelle grande région. Il cherchait un moyen de s'affirmer dans la nouvelle grande région : il l'a trouvé.

Est-ce que Jean-François Macaire (l'ancien président du Poitou-Charentes) peut servir de bouc émissaire ?

Ce qu'il faut comprendre c'est qu'Alain Rousset prépare l'année 2017, où il pourrait ne pas conserver son siège de député. Il ne disposerait donc plus que du mandat de président de la nouvelle grande région Il a déjà dû affronter la polémique sur la rémunération des membres du conseil régional et il veut maintenant apparaître comme le responsable d'une région irréprochable sur le plan de la gestion financière. Si cela doit passer par une remise en cause de Jean-François Macaire, il n'hésitera pas. D'autant que Jean-François Macaire a succédé à Ségolène Royal et que les relations entre l'ancienne présidente de région et Alain Rousset n'étaient pas au beau fixe.

Pourquoi estimez-vous que c'est une situation "grave" pour l'ancien Poitou-Charentes ?

Parce que tout l'indique. Je vous rappelle que les transports, la gestion du patrimoine et la culture sont dans les compétences des nouvelles régions en fonction de la loi NOTRe. On peut craindre qu'au nom de cette "gestion exemplaire des deniers publics", un certain nombre d'événements culturels passent à la trappe. Je pense à des manifestations comme "Un violon sur le Sable" où d'autres festivals qui abondent pendant toute la saison estivale en Poitou-Charentes et qui pourraient ne plus être considérés comme indispensables à le vie culturelle de la nouvelle grande région.
 




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