Camille Senon, rescapée d'Oradour a refusé à Manuel Valls l'Ordre national du mérite par "solidarité avec les salariés, les jeunes et les députés qui se prononcent contre la loi travail (...) Une loi très dangereuse et très rétrograde" précise cette ancienne syndicaliste de la CGT.
Ancienne secrétaire générale du syndicat des chèques postaux, Camille Senon s'est syndiqué pour la première fois en 1946. Alors, pour cette ancienne militante âgée de 91 ans, "accepter cette distinction ce serait renier toute ma vie de militante pour de meilleurs conditions de travail, de justice, pour plus de solidarité, de liberté, de démocratie."
Interview de Camille Senon - 1ère partie
Pour Camille Senon, c'est essentiellement l'article 2 de la loi travail qui pose problème car il "donne la priorité aux accords d'entreprise, avant les accords de branche et avant les accords du code du travail."
"C'est la casse du code du travail. Le retrait de cette loi sera bénéfique pour tout le monde"
Après 70 ans de militantisme, Camille Senon juge que les possibilités de mobilisation sont moins grandes qu'avant "parce qu'il n'y avait pas la pression du chômage, la précarité généralisée, parce qu'il n'y avait pas la peur permanente de perdre son emploi. Il y a des gens qui ont des petits salaires, des traites à rembourser. Ce mettre en grève est quelque chose de très difficile."
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Loi travail: une rescapée d'Oradour entre en résistance