Devant le retard pris par le plan de renforcement des digues dans les zones frappées par la tempête Xynthia en 2010, le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, demande aux préfets des départements concernés d'accélérer les travaux en simplifiant les procédures.
La mairie de Charron (17) vient d'apprendre la nouvelle et s'en félicite. Les habitants de cette petite commune du littoral charentais sont exaspérés par la lenteur des procédures à mettre en oeuvre pour reconstruire une digue de protection. La commune, où trois personnes avaient trouvé la mort en février 2010 lors du passage de la tempête Xynthia a déjà démarré les travaux d'une contre-digue pour installer une protection minimale.La situation de #Charron en bonne voie de régularisation. Le courage et la détermination paient !... http://t.co/x59w1lHn50
— Mairie Charron (@charron17) October 25, 2013
Les instructions du ministre de l'Ecolofie font suite à un rapport rendu en juin 2013 par le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGDD), qui analysait les raisons du retard pris dans la mise en oeuvre du plan "Submersions rapides" lancé en février 2011.
Sur les 17 bassins de risque d'inondation par submersion marine qu'ont constitué les communes sinistrées après Xynthia sur le littoral atlantique, seuls 6 étaient dotés en mai 2013 d'un "Plan d'action de prévention des inondations" (PAPI) complet, et un autre était en passe de l'être.
Ces PAPI sont nécessaires pour augmenter le niveau de protection des digues, en l'occurrence les rehausser de 80 cm (20 cm comme marge de sécurité et 60cm pour prendre en compte la hausse du niveau des mers liée au changement climatique).
En février 2011, l'Etat envisageait que les PAPI soient tous autorisés au cours de l'année 2012, et que les travaux soient engagés entre 2013 et 2018.
Ce rapport, mettant avant l'inquiétude de certains élus, avait épinglé la lourdeur du processus.
Philippe Martin a donc notamment demandé aux préfets d'utiliser la procédure simplifiée d'autorisation pour une liste de projets ayant un impact limité sur l'environnement pour les quatre départements de Charente-Maritime, Gironde, Loire-Atlantique et Vendée.
Le 28 février 2010, la conjonction des vents violents de la tempête Xynthia et de fortes marées a provoqué un mini raz-de-marée qui a frappé le littoral atlantique, notamment la Vendée et la Charente-Maritime, faisant une cinquantaine de morts, dont 29 à la Faute-sur-mer, en Vendée
L'océan est monté au-dessus des plus hauts niveaux mesurés au cours du 20e siècle et à l'exception de celles qui avaient été récemment confortées, les digues à la mer ont subi des dommages allant de dégâts localisés à un quasi-effacement, selon un rapport du CGDD.
A l'été 2011, toutes les digues avaient été réparées. Mais la qualité technique de ces travaux étant inégale, beaucoup ont encore besoin d'être confortées pour résister à un événement majeur.