Yann Penhouet est mort à l'âge de 42 ans, le 2 septembre dernier. Il devait être jugé en appel après sa condamnation à 4 ans de prison pour "homicides involontaires aggravés pour cause de consommation d'alcool et de stupéfiants". Le père des victimes se dit "soulagé".
Yann Penhouet était dans l'attente de son procès en appel pour son implication dans le tragique accident qui avait coûté la vie à deux jumeaux à Dolus d'Oléron, il y a cinq ans. Il ne s'y rendra jamais : il est décédé de mort naturelle dans la commune d'Aiffres, près de Niort, le 2 septembre.Dans la nuit du 14 au 15 août 2011, Yann Penhouet se trouve au guidon de son scooter avec 2,73 g d'alcool dans le sang. Sous l'emprise de la cocaïne, il zigzague sur la chaussée. Deux femmes en cyclomoteur tentent de le doubler mais tombent. Un camion-benne surgit à 90 km/h. Son conducteur a consommé du cannabis : il voit une masse sombre à terre, donne un coup de volant et percute violemment deux adolescents qui rentrent du feu d'artifice de La Cotinière. Nathan et Quentin avaient 15 ans.
Une addiction à l'alcool et aux stupédiants
Yann Penhouet avait écopé de 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis lors de son procès en première instance, le 8 octobre 2015. Le pilote du scooter avait bénéficié d'un aménagement de peine et était soumis à un contrôle judiciaire avec une obligation de soins depuis sa sortie de prison en 2012.Il occupait un appartement à Aiffres, loué par "L'Escale", une association rochelaise spécialiste de la réinsertion. Souffrant d'une addiction à l'alcool et aux stupéfiants, il s'est éteint à l'âge de 42 ans.
"Il ne tuera plus personne"
Joint par téléphone, Jean-Marc Delaurent, le père des jumeaux, s'est dit "soulagé" par cette mort : "Pourquoi le cacher ? Au moins, il ne tuera plus persone." Après cinq ans de procédure, cet homme en colère contre la justice n'attendait plus rien du jugement en appel : "J'assiste à trop de procès avec notre association pour les victimes de la route pour me faire des illusions, souffle-t-il. Les types s'en sortent toujours avec un aménagement de peine ou du sursis."La date du procès n'a pas encore été fixée. Le conducteur du camion-benne, Christophe Pezet, condamné à 3 ans dont 18 mois de sursis en première instance, se présentera seul à la barre. Son avocate avait plaidé la relaxe.