"Messieurs les donneurs d'ordre, venez faire les rondes vous même", c'est la réaction de l'Union des syndicats FO Pénitentiaires après la passe d'armes, mercredi, entre Olivier Falorni, député de Charente-Maritime et Jean-Jacques Urvoas, le garde des Sceaux, à l'Assemblée nationale.
Dans l'hémicycle, Olivier Falorni, qui s'était rendu en octobre dernier à la Maison Centrale de St-Martin-de-Ré, avait dénoncé "le scandale de la mosquée salafiste" de cette prison et avait pointé la lenteur de la réaction de l'administration face au problème de la radicalisation islamiste en prison, accusant Jean-Jacques Urvoas d'être mal informé sur ce dossier.
En réponse, le garde des Sceaux avait fait remarqué à Olivier Falorni qu'il n'était pas, lui-même, au fait des dernières évolutions en lui faisant remarquer "que la situation avait évoluée depuis son passage" et que des rondes de surveillance bi-quotidiennes étaient désormais effectuées dans ces locaux communautaires appelés "casinos" où les détenus, dont certains dangereux, se réunissent.
Les agents face à "une milice armée" de couteaux
La réaction du syndicat FO qui demande la fermeture de ces casinos, est aussi cinglante que les échanges à l'Assemblée nationale."Ces réponses politiques, apportées à l'Assemblée nationale, mettent en grand danger les personnels de surveillance de la Maison Centrale de St-Martin" affirme FO pénitentiaire.
Le syndicat n'hésite pas à parler de "milice armée" en expliquant qu'autour de ces "casinos" ou dans les cours de promenade certains détenus sont armés.
"Les agents devront se rendre 2 à 3 fois par service sur la zone occupée par une milice armée de couteaux et autres poinçons artisanaux, boules de pétanque, outils de jardinage... afin de s'assurer que le prosélytisme ne se pratique pas dans ces locaux communautaires" écrit FO dans un communiqué avant de conclure par cet avertissement :
"Ce n'est plus une mutinerie que vous risquez mais bien de faire pleurer des veuves et des enfants."