Olivier Falorni, député divers gauche de La Rochelle/Île de Ré, a rendu une visite impromptue ce vendredi matin à la centrale de St-Martin-de-Ré où il est resté pendant deux heures environ. Il agissait dans le cadre de la lutte contre la radicalisation islamique en prison.
Olivier Falorni a participé aux travaux de la commission parlementaire d’enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes à l'Assemblée Nationale. Il s'est rendu ce matin à St-Martin-de-Ré pour se rendre compte de la situation dans la centrale dépendant de sa circonscription.
Pas de zones de non droit
Sa préoccupation essentielle était de vérifier qu'il n'existait pas actuellement de zones de non droit dans l'enceinte même de la prison tout particulièrement dans des bâtiments anciens situés dans la cour et surnommés "les Casinos". Il s'agit d'un lieu où les détenus se rassemblent par communauté et parmi lesquels les musulmans sont présents. Environ dix prisonniers, tous de droit commun, sont identifiés par les services comme islamistes radicaux mais aucune filière organisée n'a été repérée selon les autorités pénitentiaires. Elles affirment cependant rester très vigilantes car quelques tentatives de radicalisation islamiste, vite repérées, ont bien eu lieu."Je ne veux pas que les prisons deviennent des pépinières pour les djihadistes" a affirmé à plusieurs reprises Olivier Falorni au cours de sa visite.
A l'issue de cette visite, le député de Charente-Maritime a indiqué qu'il allait écrire à la Garde des Sceaux pour demander que ces anciens bâtiments servant de lieu de rassemblement pour les communautés soient rasés et réaménagés de façon à favoriser leur surveillance. Actuellement, ces baraquements isolés peuvent favoriser les pratiques religieuses clandestines.
Retrouvez le reportage de Nathalie Combès, Marc Millet et Xavier Demester
Depuis 2000, les parlementaires sont autorisés par la loi à se rendre même à l'improviste dans un lieu de détention où ils peuvent, entre autre, rencontrer des détenus.
Depuis avril 2015, ils peuvent se faire accompagner de journalistes autorisés à les suivre dans leur démarche.
Le centre pénitentiaire de l'île de Ré est l'un des plus grands établissements de France. Il compte 398 détenus et est réservé aux longues peines et aux crimes sexuels.