Agressions sexuelles sur mineurs à Périgny : "comment savoir si d'autres enfants sont concernés" ?

Mardi 12 décembre, un animateur du centre de loisir Péri'Jeunesse à Périgny a reconnu avoir agressé sexuellement deux mineurs. Face à ces révélations, les parents s'inquiètent. Nathalie*, mère d'une fille scolarisée dans la commune alerte sur l'absence de dialogue avec les institutions.

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Nathalie* est mère d'une petite fille de 7 ans, scolarisée à l'école de Rompsay à Périgny, et qui fréquente l'association Péri'Jeunesse, un centre de loisir. Cette maman a appris l'arrestation d'un animateur du centre de loisir de la bouche de sa fille. "Les rumeurs circulaient parmi les enfants dans la cour de l'école", explique-t-elle.

L'homme en question, âgé d'une trentaine d'années, a été interpellé au centre de loisir le 28 novembre. Ce n'est qu'une semaine plus tard, le 6 décembre, que les parents sont informés de l'arrestation de l'animateur en recevant un courrier de Peri'Jeunesse. Le trentenaire a reconnu des faits sur deux mineurs, comme l'a révélé mardi le journal Sud-Ouest. Il sera jugé le 1er mars 2018 pour exhibition et agression sexuelle.

"Le chouchou des enfants"


Depuis, les parents s'inquiètent. Comment savoir si son enfant est concerné ? "J'ai posé des questions très précises à ma fille", témoigne Nathalie. "C'est d'autant plus dur que l'animateur était très câlin. Il lui faisait des bisous sur la tête, des caresses dans le dos. Et c'était le chouchou des enfants". Heureusement pour Nathalie, sa fille ne semble pas avoir été agressée sexuellement.

Mais selon cette maman, certains parents ne savent pas comment s'y prendre pour demander à son enfant, ce qu'il a pu voir ou subir. Elle réclame de l'aide pour pouvoir libérer la parole des tout-petits. "Si d'autres sont concernés, comment on fait pour le savoir ?", demande-t-elle.

Sollicitée, l'inspection académique "ne prévoit qu'une seule psychologue", dénonce Nathalie. Cette mère a demandé à la directrice de l'école de Rompsay la mise en place d'une "véritablecellule psychologique "de plusieurs personnespour les parents. Impossible pour l'école de s'en charger. Selon la directrice, la cellule doit être proposée par l'association Péri'Jeunesse. Or le centre de loisir ne l'a mise en place que pour ses salariés. "On a aussi demandé à ce que la mairie organise une réunion publique mais elle a refusé, de peur que ça ne finisse en vendetta."

"Nathalie a demandé à la directrice de l'école de Rompsay la mise en place d'une "véritable" cellule psychologique pour les parents et les 800 enfants concernés.

"En parler tant que c'est chaud"


Conséquence, les parents ne savent pas à qui poser leurs nombreuses questions. Le courrier de Péri-Jeunesse indiquait aux parents les centres médico-psycho-pédagogiques à contacter en cas de besoin, mais aucune réunion collective n'est prévue.

Or, pour Nathalie il est grand temps d'agir: "Les enfants ne parlent que de ça entre eux, à l'école. Ma fille m'a dit qu'elle enquêtait avec ses copains sur l'identité des deux enfants agressés. Mais ce n'est pas un jeu !", s'alarme-t-elle. "Il faut en parler tant que c'est chaud. Si on ne leur en parle pas maintenant, on va minimiser la gravité des faits."

En réaction, l'école de Rompsay a prévu de faire intervenir des animateurs de l'association Enfance et partage, oeuvrant pour la protection des enfants contre toute forme de violence. Certains parents ont créé un groupe sur Facebook pour transmettre des informations et répondre à certaines inquiétudes. Une mesure évidemment insuffisante face à la gravité de la situation, mais la seule à laquelle ils peuvent se raccrocher pour l'instant.

*son prénom a été modifié.

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