Avant de tomber dans l'oubli, Gustave Guillaumet était un peintre reconnu. Ses tableaux reflètent les enjeux de son époque et évoquent notamment la vie quotidienne en Algérie. Une exposition lui est consacrée au musée des Beaux-Arts de La Rochelle.
Une rétrospective de 80 œuvres de Gustave Guillaumet est désormais visible au musée des Beaux-Arts de La Rochelle (17). La pièce maîtresse de l'exposition est un tableau retrouvé en piteux état dans le musée de Constantine : il s'agit de La famine en Algérie.
Restauré du côté de l'Île de Ré grâce à une souscription, ce tableau haut de 3m20 est à nouveau présenté au public.
Gustave Guillaumet essaye de dénoncer l'effet de famine qui se passe en Algérie pour que la métropole en prenne conscience. C'est un grand tableau d'histoire où le peintre se veut un peu l'égal d'Eugène Delacroix, explique Annick Notter, conservatrice au musée des Beaux-Arts de La Rochelle.
Pour l'occasion, le musée d'Orsay a prêté quatre tableaux et vingt dessins. Preuve que le peintre, avant de tomber dans l'oubli, était un grand témoin de l'époque. "Lors de son premier voyage en Algérie, il rentre avec un tableau qui s'appelle "La prière dans le Sahara" qui est tout de suite acheté par l'État pour le musée du Luxembourg, poursuit Annick Notter. C'est la consécration pour ce peintre qui n'a alors que 23 ans."
Au total, Gustave Guillaumet réalisera dix voyages en Algérie entre 1862 et 1884. Son oeuvre est essentiellement consacrée à ce pays qu'il parcourt de part et d'autres, à l'époque où la France y achève sa colonisation.
Scènes de vie dans le désert, campements nomades, ou encore travail des femmes dans leur quotidien, rien ne lui échappe. Il crée ainsi des témoignages uniques d'une époque et des lieux qu'il a été le premier à explorer.
L'exposition, elle aussi rare et unique, a été reconnu d'intérêt national par l'État. Elle est visible jusqu'au 17 septembre.