À La Rochelle en Charente-Maritime, Leïla Kaddour rencontre Olivia Grandville, danseuse et chorégraphe, directrice du CCN de La Rochelle.
Une nouvelle ère commence au Centre chorégraphique national de La Rochelle. Olivia Grandville succède au chorégraphe et danseur Kader Attou.
Après une formation classique à l’Ecole de danse de l’Opéra national de Paris, Olivia intègre le corps de ballet en 1983. Grâce à ses aptitudes particulières, elle participera aux créations de grands maîtres de la danse contemporaine.
Elle quitte l’Opéra en 1989 pour rejoindre la compagnie de Dominique Bagouet et participera à toutes les pièces jusqu’en 1992. À la mort du chorégraphe, elle reprendra son héritage en créant les Carnets Bagouet et participera à cette aventure jusqu’en 2002. En parallèle, elle continue de développer son travail personnel à travers plusieurs créations s’aventurant dans les univers du cinéma, de la musique minimaliste ou de l’écriture lettriste.
Après plusieurs années en tant qu’artiste associée au Lieu Unique à Nantes, elle prend aujourd’hui les commandes du CCN de la Rochelle avec un projet intitulé « Mille Plateaux » dont la principale caractéristique est de vouloir faire sortir la danse des plateaux traditionnels et de l’ouvrir à la mobilité et à la multiplication des formats.
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Bis à La Rochelle
Olivia Grandville accueille Leïla sur la place du marché de La Rochelle . Tout en déambulant dans les rues, elle détaille les grandes lignes de son projet Mille Plateaux qui a pour objectif de faire du Centre Chorégraphique de La Rochelle une véritable maison de la culture chorégraphique, une maison de toutes les danses, en s’appuyant sur la riche histoire de cette structure, qui est depuis sa création marquée par l’innovation et la réinvention. Son maître-mot est la mobilité et l’expérimentation de créations chorégraphiques ailleurs que sur un plateau, hors du dispositif de théâtre. Elle explique à Leïla pourquoi la pratique de la danse par les jeunes générations, sur Tik Tok ou Youtube par exemple, prend des formes totalement nouvelles.
Olivia présente à Leïla, le réalisateur César Vayssié, dont les films sur la danse avec Boris Charmatz ou encore François Chaignaud ont été récompensés dans de nombreux festivals internationaux, qui sera artiste compagnon du CCN. Il sera chargé de mettre en place le projet FAUNE qui initie des jeunes compagnies à concevoir des pièces chorégraphiques par le biais de l’image, à la frontière entre cinéma, arts plastiques, performance et danse. Il aura aussi pour mission de créer son extension en ligne, la plateforme I.FAUNE, qui sera une collection de pièces de danse filmées de tous les pays et de toutes les formes et constituera une sorte de mémoire de la danse d’aujourd’hui.
Leïla retrouve Margaux Segré, coordinatrice de la toute nouvelle Maison des écritures installée depuis juillet dernier au sein d’une prestigieuse villa du XIXe surplombant un parc avec vue sur l’océan. Elle nous parle de ce projet né d'une volonté politique forte de renforcer la place de la littérature sur le territoire et de placer les écritures au croisement de toutes les disciplines de la création : théâtre, littérature, danse, cinéma, création audiovisuelle et musicale, bande dessinée, arts numériques, etc. Arrivées dans le jardin du Centre Intermondes, Margaux présente à Leïla deux auteurs d’origine togolaise actuellement en résidence : le dramaturge Elemawusi Agbedjidji et la réalisatrice Dissirama Bessoga qui témoignent de leur expérience à La Rochelle.
Les rencontres de Bis à La Rochelle
Depuis deux ans, le collectif d’artistes Essence Carbone s’est installé au premier étage de l’Hôpital psychiatrique Marius Lacroix. Les chambres sont devenues des ateliers qui fourmillent d'artistes en tous genre et les œuvres ont envahi murs sols et plafonds. Pas de loyer à payer pour ces huit créateurs (dessinatrice, plasticiens, photographe, artiste urbain, peintre, artiste numérique), juste du temps à partager avec les patients l’établissement et les soignants avec lesquels ils organisent régulièrement des ateliers artistiques. Le collectif s’emploie aussi à améliorer le cadre de vie des résidents : un projet d’embellissement de la chapelle, un jardin thérapeutique et un projet photo sont en cours.
Le Centre National des Arts de Rue et de l’Espace Public de la Rochelle, le seul en Nouvelle-Aquitaine parmi les 13 français, accueille chaque année en résidence une douzaine de compagnies. Bruno de Beaufort, le directeur du CNAREP, parle des projets à venir sur le territoire rochelais.
En juillet prochain, le Festival La Rochelle Cinéma fêtera ses 50 ans. Comme toujours on pourra y voir les meilleurs films d’hier et d’aujourd’hui mais aussi des courts-métrages réalisés tout au long de l’année avec les habitants des quartiers de la Rochelle par de jeunes cinéastes. Anne-Charlotte Girault nous dit tout sur ce dispositif participatif.
Tout le monde connaît le Festival des Francofolies mais peu de gens savent qu’il organise toute l’année des actions artistiques et culturelles autour de la chanson en milieu scolaire et dans les quartiers de la Rochelle. En particulier le dispositif de médiation Quartier Libre qui associe des chanteurs passés par les Francos et des jeunes éloignés de la culture. Émilie Yakich, directrice du Chantier des Francos et la chanteuse Lisa Portelli parlent de cette initiative originale.