Empoigné et frappé alors qu'il empêchait des gens du voyage de s'introduire sur le stade de sa commune, voisine de La Rochelle, le maire de L'Houmeau Jean-Luc Algay est sous le choc au lendemain de cette violente agression. Une côte légèrement fêlée, son état justifie 10 jours d'ITT. Le 24 août 2023, le principal suspect a été interpellé et mis en garde à vue, a annoncé la gendarmerie de la Charente-Maritime.
Alerté par son adjointe de la présence, aux abords du stade de la commune, de gens du voyage qui tentent d'y installer des caravanes, il se rend sur place.
D'abord cordiale, la discussion qui s'engage s'envenime rapidement, les insultes fusent, puis viennent les coups : "Un homme, par derrière, me saute dessus, m'enserre, donc je me débats. J'ai senti des coups à l'estomac, dans les côtes. À un moment, il m'a lâché fortement contre une voiture, je n'arrivais plus à respirer" décrit l'élu.
C'était choquant. Ils me filmaient. Je me sentais comme une proie. Je ne savais pas quand ça allait se terminer, s'ils allaient continuer.
Jean-Pierre Algay - Maire de L'HoumeauFrance 3 Charente-Maritime
Dix jours d'ITT
Jean-Luc Algay finit par se relever, alors que ses agresseurs prennent la fuite. Transporté aux urgences par les sapeurs-pompiers arrivés sur place, il souffre d'une légère fêlure des côtes et d'un hématome à la hanche. Le médecin a estimé que ces blessures nécessitent une ITT de 10 jours.
"Je fais juste mon travail d'essayer de protéger les équipements. Être agressé aussi sauvagement et brutalement, j'ai du mal à accepter. C'est dur" déplore le maire, qui se souvient que l'été dernier la même situation s'était produite, sans aller aussi loin : "J'avais mis des PV, j'avais été insulté, mais c'en était pas venu aux mains".
Ce dimanche, à 14h les gendarmes sont venus enregistrer la plainte de Jean-Luc Algay.
La rudesse du travail d'élu, le maire de Lhoumeau ne la découvre pas. En avril dernier, il déposait plainte contre le président de la FNSEA 17 qui l'avait menacé de séquestration.
L'élu de Charente-Maritime a reçu le soutien d'une sénatrice de son parti, le Parti Radical, la Girondine Nathalie Delattre. Elle est à l'origine d'une loi sur la protection des élus.
Le suspect interpellé et mis en garde à vue
Rapidement après l'agression, une enquête pour violences sur une personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'incapacité supérieure à huit jours est confiée à la gendarmerie de La Rochelle. Celle-ci a mené à l'interpellation du principal suspect le 24 août 2023, en Loire-Atlantique.
Selon les informations de Sud Ouest, ce sont les vidéos tournées lors de l'agression qui ont permis son identification. Depuis son interpellation, le suspect est placé en garde à vue.