Après une saison interminable, le Stade Rochelais s'apprête à jouer la troisième demi-finale de son histoire. Un match couperet face au Racing 92 que connaissent bien Ronan O'Gara et Brice Dulin.
Vendredi dernier, c'est ensemble que les "Jaune et Noir" ont regardé le match de barrage entre le Stade Français et le Racing 92 (21-38). En tout cas la première mi-temps pour Ronan O'Gara qui devait ensuite rentrer chez lui pour s'occuper de ses enfants. De toute façon, selon l'expression consacrée en Ovalie, à la pause, la messe était dite. L'entraîneur rochelais, qui faisait partie du staff francilien entre 2013 et 2017, ne se faisait aucune illusion sur l'issue de ce match. Il ne s'en fait pas plus quant à l'état de motivation de ses anciens coéquipiers.
"Si tu manques de précision et que tu n’es pas discipliné face au Racing, tu ne peux pas te plaindre de l’arbitre. A ce niveau, le rugby est impitoyable. C’est une demi-finale du meilleur championnat du monde. Je comprends pourquoi vous adorez le bouclier et toute son histoire", déclare "Rog" en conférence de presse, "j’ai beaucoup de respect pour le Racing. Je n’y ai pas de contacts, j’y ai des amis. Je suis fier de mes cinq années là-bas et je garde ça pour toute ma vie, mais maintenant c’est le projet rochelais et je voudrais faire des choses ici et ça commence vendredi soir".
Une chose est sûre, tout l'effectif des Maritimes sera éternellement reconnaissant à Jules Le Bail qui n'a pas tremblé à la 79ème minute face à Clermont. Cette ultime pénalité, synonyme de bonus défensif, a offert aux Rochelais un précieux week-end de repos avant le sprint final. "Les joueurs étaient fatigués, c’est sûr. Les entraîneurs, aussi", confirme l'Irish Man, "le fait d’avoir un week-end off était énorme, ça change beaucoup de choses pour tout le monde".
Il va falloir faire ce que l’on fait de mieux, c’est-à-dire jouer collectivement. Il faudra être lucide et prêt à tout parce qu’il peut y avoir une étincelle à tout moment.
Et ce n'est pas Brice Dulin qui dira le contraire. "Les corps commencent un petit peu à fatiguer mais il y a quand même l’envie de jouer ces phases finales qui prédomine maintenant. A ce moment-là de la saison, en ayant vécu les phases finales de coupe d’Europe, l’enchainement des matches, on a eu des petits pépins dans le groupe, on pouvait moins tourner, donc c’est vrai que dans cette période-là, c’était bénéfique pour les organismes et dans la tête de se reposer un petit peu".
L'arrière international aussi était dans l'effectif du Racing et a soulevé le tant convoité Bouclier de Brennus en 2016. Il n'est pas surpris du résultat de son ancienne équipe face aux Parisiens : "Sur des soirées comme ça, ils pouvaient même donner un ballon à Teddy pour tenter un drop et ça serait passé. C’était vraiment le jour où tout leur réussissait. Chaque opportunité, ils ont scoré d’entrée de match et c’est vrai qu’ils se sont mis dans une dynamique où ils étaient inarrêtables. Ils jouaient avec de la vitesse, du bon timing sur les libérations, de toute façon c’est leur jeu qui fait que ça tourne bien depuis quelques années. Il faudra arriver à contrer tout ça".
Reposés et sereins donc les Maritimes avant de prendre la route de Lille et du stade Pierre Mauroy. On le sait, Botia et Bourgarit ne seront pas sur la feuille de match et il y a encore quelques incertitudes concernant Vito. Mais jamais les "Jaune et noir" n'ont semblé aussi prêts à décrocher le premier titre de leur histoire. Les deux dernières confrontation entre les deux équipes ont été serrées et Uini Atonio ne s'attend pas à autre chose qu'un gros bras de fer. "On ne sait jamais ce qui peut arriver. Ça peut être le dernier match de l’année. On se prépare comme les autres semaines mais avec un peu plus de rigueur et d’application. En face, ça va être épais. C’est vraiment une équipe de phases finales et avec leur nouvelle recrue Gaël Fickou, ça va piquer. Avec Vakatawa, Teddy Thomas, Russel qui peut jouer les yeux fermés, c’est une équipe complète".
Coup d'envoi de cette demi-finale, vendredi soir à 20h45 devant 5.000 spectateurs. Sur le vieux port de La Rochelle, comme pour la finale de Champions Cup, il faut s'attendre à un léger relâchement dans le respect des gestes barrières en cas de victoire...