Le casse-tête des organisateurs de colonies de vacances : "on perdra plus d'argent en ouvrant qu'en fermant"

Alors que le protocole sanitaire est en attente de validation par le gouvernement, en Charente-Maritime, les organisateurs de centres de vacances alertent sur les difficultés de mettre en oeuvre les mesures.

Alors que l'Education nationale vient de lancer le dispositif "vacances apprenantes", qui doit permettre à "un million" d'élèves de rattraper pendant l'été le retard accumulé depuis le début du confinement, en Charente-Maritime, les associations qui gèrent les colonies de vacances appréhendent la mise en oeuvre des mesures sanitaires.

Les organisateurs des colonies de vacances font face à un véritable casse-tête. L'application des mesures sanitaires dans les centres de vacances s'annonce très compliquée selon les responsables de ces structures. 

En Nouvelle-Aquitaine, la Ligue de l'Enseignement s'interroge d'ailleurs sur le bien fondé de l'ouverture des colonies de vacances au point que le président régional conseille à ses directeurs de centres de ne pas ouvrir cet été. La Ligue de l'Enseignement gère 18 centres dans la région.

Plus de femmes de ménage que d'animateurs

"Il y a des choses aberrantes sur les activités, sur le port des masques par les salariés, voir même par les plus de 11 ans, sur le fait de mettre à disposition le gel hydroalcoolique partout, de tout désinfecter, les couvertures, les oreillers", prévient Kehl Dadou, le président de la Ligue de l'enseignement qui considère qu'au vu des conditions imposées, "il est impossible d'ouvrir sans perdre énormément d'argent. Ce serait mieux de dire : il y a le Covid-19, on ne fait pas de colonies de vacances".

On va avoir bientôt plus de femmes de ménage que d'animateurs dans notre structure. Un enfant qui joue au ballon une fois, quand il a fini de jouer, il faut nettoyer le ballon
- Kehl Dadou, président de la Ligue de l'Enseignement Nouvelle-Aquitaine

Si la Ligue de l'Enseignement Nouvelle-Aquitaine décidait de ne pas ouvrir ses centres, 3.000 animateurs pourraient se retrouver sans emploi, 13.000 enfants qui partent chaque année dans les structures de l'association pourraient aussi être privés de colonies de vancances.

Ce qui déconcerte les organisateurs, c'est la réglementation sanitaire des colonies de vacances dont le dispositif doit être validé la semaine prochaine par le gouvernement. Selon les informations actuelles, la Ligue de l'Enseignement a déjà repéré des mesures difficiles à mettre en oeuvre.

Les jeunes devront être moins nombreux par table pour prendre leurs repas, les activités en intérieur devront se faire en tout petit groupe et surtout les enfants devront être moins nombreux dans les chambres. À titre d'exemple, le lit superposé sera interdit.

Des effectifs divisés par deux

A Fouras, le Centre International de Séjour a une capacité d'accueil de 128 personnes. Les gestionnaires du centre considèrent que dans le cadre du protocole, il faudrait diviser par 2,5 les effectifs avec des charges fixes aussi conséquentes. Le président de la Ligue de l'Enseignement est formel : "l'association perdra plus d'argent en ouvrant qu'en fermant les colonies de vacances cet été".

"Dans une chambre classique, il y a 5 lits dont 2 lits superposés. Avec les mesures de distanciation, on pourrait mettre maximum 3 enfants par chambre au lieu de 5", explique Eric Toupet, directeur du Centre international de Séjour de Fouras. 

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