Le maire de la commune de Muron (Charente-Maritime), a installé des panneaux pour prévenir les habitants : les coqs, les cloches et le bétail ne sont pas des nuisances sonores. Son initiative remporte un certain succès.
« Attention village français », peut-on lire aux portes de la commune de Muron en Charente-Maritime. Ce message à la tonalité « cocorico », le maire l’assume complètement. Le chant du coq fait justement partie de ces bruits, typiques de la campagne, qu’Hervé de Changy, élu depuis 2001, cherche à défendre. Il a donc installé des panneaux à différentes entrées du village : « Ici, nous avons des clochers qui sonnent régulièrement, des coqs qui chantent très tôt, des troupeaux qui vivent à proximité […] Si vous ne supportez pas cela, vous n’êtes pas au bon endroit. »
Cette initiative est la conséquence d’un ras-le-bol. Depuis quelques années, le maire est régulièrement interpellé par des habitants qui se plaignent de nuisances sonores, qui pour lui n’en sont pas.
« On nous demande d’arrêter les cloches, de faire taire les canards et les vaches… Bientôt on nous demandera que les insectes arrêtent de voler ! »
Pour Hervé de Changy, ces plaintes proviennent surtout de nouveaux arrivants, souvent venus de grandes villes. « Les gens viennent chercher la tranquillité à la campagne et ils ont raison, mais les bruits de la nature seront toujours là. » Et l’élu n’est pas le seul à faire face à ce phénomène d’intolérance. A tel point qu’il reçoit aujourd’hui de nombreux courriers d’autres municipalités, visiblement très intéressées par cette installation.
« Des maires m’écrivent pour savoir comment je me suis procuré ces panneaux, certains voudraient même que je leur en commande »
Cette anecdote n’est pas sans rappeler l’affaire du coq Maurice, qui chantait trop tôt au goût d’un couple de retraités à Saint-Pierre-d’Oléron. Le litige est allé jusqu’au tribunal, qui doit rendre son verdict le 5 septembre prochain.