Un constructeur d'abris autonomes enterrés répond aux inquiétudes de certains face aux risques de conflits nucléaires

Ingénieure de formation, Florence Sanner propose des solutions simples de containers "bunkerisés" qui vous protégeront de la radioactivité comme des attaques bactériologiques dans votre jardin. La guerre en Ukraine a réveillé des angoisses chez certains particuliers.

"Allo, bonjour, Refuge dans Mon Jardin, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?" Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, à Surgères, le téléphone n'arrête pas de sonner. "Nous, on sera cinq voire sept avec mon frère et sa femme qui habitent à côté", précise l'interlocutrice au bout du fil, "combien de temps on peut vivre là-dedans ?"

Une explosion des demandes

"Ces dernières semaines, il y a une explosion des demandes au vu de la situation actuelle", explique l'ingénieure, "avant, c’était surtout des abris pour les risques bactériologiques à cause de l’épidémie, mais là, la tendance, c’est plutôt des abris NRBC avec une protection nucléaire et donc des filtres à particules radioactives, un sas de décontamination pour se protéger des rayonnements que ce soit dans le cas d’un nuage radioactif ou d’une attaque d’un missile à tête nucléaire". 

Surgères, c'est là que Florence Sanner a installé le siège social de sa toute jeune entreprise. Forte de plusieurs années d'expériences dans les travaux publics, elle s'est lancée dans cette aventure hors du commun. " Ayant travaillé sur des chantiers souterrains pendant sept ans, j’ai le savoir-faire pour réaliser du béton armé, un terrassement, des fondations spéciales. Quand on enterre un abri comme ça, il y a des techniques à connaître notamment des problèmes d’étanchéité, donc oui, c’est très technique".

En France, les constructeurs de bunkers sont déjà nombreux sur le marché. Certains sites spécialisés en survivalisme avancent qu'"alors que la Norvège ou encore l’Allemagne comptent un taux de protection nucléaire proche de 40%, et qu’il est de 104% en Suisse, ce taux est proche de zéro en France". Et chacun d'évoquer la longue liste de cataclysmes qui pourraient s'abattre sur nos têtes un jour prochain, tempête solaire, accident de centrale, pandémie.

Des containers de 15 à 30 m²

Plus prosaïquement, Florence Sanner confirme que nombre de ses potentiels clients habitent non loin d'une installation nucléaire ou d'autres au cœur d'une forêt et veulent se protéger du feu. La solution proposée par "Refuge dans mon Jardin" a l'avantage d'être facilement mise en œuvre.

Dans son catalogue, on trouve le "Family Cosy" de 15 m² ou le "Family Confort" deux fois plus grand. "Ce sont des containers que l’on va enterrer chez les particuliers et une coque en béton armé va être coulée autour, ce qui va assurer la robustesse et la rigidité dans le temps" détaille la cheffe d'entreprise, "l’intérêt du container, c’est de pouvoir le livrer facilement en le transportant déjà aménagé sur un camion. A l’intérieur, vous aurez un espace de vie, du couchage, un cabinet de toilettes le but étant quand même de pouvoir vivre en autonomie sur une petite période de confinement de quelques semaines. Vous y serez complètement protégé de tous risques de pollutions, rayonnements radioactifs ou risques bactériologiques grâce à une ventilation filtrée".

"J’étais un peu sceptique", avoue Stéphane Sanner, son père, lui aussi ingénieur, "mais, petit à petit, je me suis dit que ça répondait à un besoin et des préoccupations, surtout malheureusement depuis le début du conflit armé en Europe. Nous espérons tous qu’il n’y aura pas d’un conflit nucléaire, mais même dans des situations intermédiaires, un abri enterré comme ça peut être rassurant pour protéger sa famille".

Malheureusement, vu l'évolution de la situation en Ukraine, le téléphone risque de continuer à sonner à Surgères. Il faut compter un minimum de 60.000 euros pour investir dans un tel outil.

Reportage de Valérie Prétot et Elea Tymen 

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