Le 10 décembre dernier, un hippocampe a été observé dans le bassin des Chalutiers de La Rochelle.
L’hippocampe de l’espèce hippocampus hippocampus était accroché sous un ponton. Pierre Radeau membre de la brigade bleue du port de plaisance était en train de remonter un support destiné à l’observation de la ponte de seiche, lorsqu’il a constaté la présence de l’hippocampe sur les cordages.
C’était impressionnant, c’est un petit poisson qui semble fragile mais qui est aussi majestueux et fascinant.
Pierre Rideau, membre de la brigade bleue du port de plaisance de La Rochelle
Quelques jours plus tard, c’est en plongeant sa caméra au fond de l’eau qu’il constate une nouvelle fois la présence d’un hippocampe toujours accroché sur les cordages. Pierre Radeau a signalé ces observations à l’Aquarium de La Rochelle qui s’intéresse à ces données. Les biologistes réalisent des programmes de reproduction d’hippocampes de milieu tempéré et tropical au sein de l’Aquarium qui possède plusieurs spécimens en exposition pour les visiteurs.
"C’est très rare de les observer mais on n’est pas surpris car les hippocampes sont présents dans les pertuis au large de La Rochelle", assure Guillaume Eveillard, biologiste à l’Aquarium de La Rochelle. "Il y a deux espèces différentes : l’hippocampus hippocampus et l’hippocampus gulutalus. Ces hippocampes peuvent mesurer jusqu’à 10 centimètres, ils se nourrissent de crustacés, c’est pour cette raison qu’on les trouve en abondance dans le pertuis d’Antioche, il y a beaucoup de mysis qui sont de petites crevettes dont se nourrissent les hippocampes".
Surpêché pour le marché chinois
Les hippocampes sont menacés en France comme dans le monde entier. "Il y a une menace plus importante sur les hippocampes tropicaux parce qu’ils ont été surpêchés pour le marché chinois", avertit le biologiste de La Rochelle. "Il y a un véritable trafic d’hippocampes séchés pour en faire de la poudre destinée au marché asiatique", détaille Guillaume Eveillard.
Les hippocampes sont également relativement menacés en Europe par la pêche selon ce scientifique. "Les pêcheurs les capturent de manière accidentelle dans leur filet et leurs casiers car les hippocampes s’accrochent, ils sont remontés par les filets", expliquent Guillaume Eveillard.
L’hippocampe est une espèce menacée et protégée par la convention de Washington. A La Rochelle, l’observation d’un hippocampe s’est reproduite en janvier, "c’est un indicateur de la qualité de l’eau", se réjouit Pierre Radeau qui va poursuivre ses expérimentations au sein du port de La Rochelle désormais certifié actif en biodiversité.