En 2021, la Charente-Maritime a accueilli plus de 160 journées de tournage. Documentaires ou fictions, séries, longs ou courts métrages, un bureau d'accueil des tournages leur facilite le travail. Plusieurs films accompagnés par le BAT 17 sont sélectionnés au Festival de la Fiction qui vient de s'ouvrir à La Rochelle.
Bardage cachou en façade, tintements des haubans au bout de la rue, Tour de la Chaîne à deux pas... Mais qui est donc l'aimable Nanette qui a donné son nom à cette rue ? Un décor, un personnage, un mystère : les ingrédients d'une histoire.
Le bureau d'accueil des tournages de Charente-Maritime (BAT 17) a bien choisi son espace.
"On est très bien accueilli ici, c'est assez simple d'obtenir des autorisations de tournage" témoigne Anthony Crozet, directeur de production.
De fin janvier à mi-mars dernier, il était en tournage dans le département pour la série Darknet-sur-mer, en compétition au festival de la fiction de La Rochelle qui débute ce 13 septembre. Six épisodes de 26' tournés entre La Rochelle, Rochefort, Marans et Saint-Jean-d'Angély. "Ça aurait été possible de tourner ailleurs, mais ici ça correspondait très bien au projet. Au niveau des décors on était très content. Pour l'hôtellerie on était basé à Rochefort. Les comédiens qui n'étaient pas d'ici ont pu découvrir la région, ils ont bien apprécié."
VIDEO - Voir la Bande-Annonce de Darknet-sur-Mer
Pour préparer ce tournage, Anthony Crozet a fait appel aux services du bureau d'accueil du quartier du Gabut. "A La Rochelle il y a un fichier de techniciens très important avec de grandes compétences. On arrive à faire des tournages avec 80% de techniciens locaux" explique-t-il. Contacts avec des professionnels, des prestataires, conseils, autorisations de tournage, pour lui, le bureau d'accueil des tournages a un rôle centralisateur, et facilitateur.
Une base de données à disposition
"Nous on est contacté par les productions, les réalisateurs, pour faire du pré-repérage. Ils cherchent une forêt, un appartement, un château, tout ce qu'on peut voir dans un film. On a une grosse banque d'images, des fiches de décors dans notre base de données. On va chercher là-dedans. Et si on ne trouve pas on va chercher ailleurs avec eux" raconte la responsable du BAT 17 Sandrine Zoller.
Maquilleurs, régisseurs, constructeurs, un répertoire de plus de 200 techniciens des métiers du cinéma est aussi mis à disposition des équipes de tournage. "Le seul métier que l'on n'a pas, c'est chef opérateur image. C'est un métier qui est encore très parisien." semble regretter Sandrine Zoller.
Une terre d'accueil de tournages
"On n'a pas de studios de tournage, mais on a des décors naturels et une lumière incroyable, vante Sandrine Zoller. La qualité de la lumière naturelle est très appréciée des chefs-opérateurs."
Hôpital militaire de Rochefort, Abbaye de Saint-Jean-d'Angély, le patrimoine architectural est aussi un bel argument pour attirer les producteurs. "Selon le projet, pour un film des années 50 Royan ça s'y prête très bien, pour les films historiques, La Rochelle ou Rochefort c'est l'idéal", poursuit-elle.
Et elle se réjouit de constater que les communes et agglomérations du département ont très envie d'accueillir des tournages, et se mobilisent pour les faciliter. "L'accueil d'un tournage c'est extrêmement positif. Ça fait bosser plein de monde, ça dynamise la commune. Généralement elles sont très preneuses."
Le fond de soutien, un autre atout
Sandrine Zoller sait bien que la belle lumière et l'accueil chaleureux ne font pas tout. Certains d'être bien reçus en Charente-Maritime, les producteurs apprécient aussi le département pour son fond de soutien. Tous les départements n'en disposent pas. Ajouté à celui de la Région, il constitue une aide non négligeable pour l'économie d'un film.
Le directeur de production Anthony Crozet confirme : "Souvent les lieux de tournage sont choisis sur des critères artistiques, mais aussi en fonction des aides que l'on peut obtenir."
Pendant cette semaine de festival, la responsable du bureau des tournages va aller à la rencontre de producteurs et de réalisateurs. "C'est là que peuvent se décider certains projets, c'est un marché aussi" reconnait-elle. "Je peux leur dire ça on a, ça on a. Bon les montagnes avec la neige, ça je n'ai pas ..."
Si elle ne peut pas inventer les montagnes, elle peut chercher des lieux qui pourraient faire croire qu'on est en Algérie par exemple, pour les productions qui souhaitent se passer d'un tournage coûteux à l'étranger. Les paysages du Kenya, on lui a demandé, elle n'a pas trouvé ...