FRANCOFOLIES 2024. Alan Stivell retrace plus de 50 ans de chanson et de partage de la culture bretonne

Le célèbre chanteur et harpiste breton offre un voyage à travers plus de cinq décennies de chanson. À 80 ans, Alan Stivell n'a rien perdu de son optimisme et de sa passion de la culture bretonne qu'il aime avant tout partager.

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Les Francos, "une belle obligation" pour Alan Stivell. "Rien de plus normal et naturel quand on voit ce que sont les Francos. Cette notion de bonne chanson, française ou plus large, de qualité et populaire".

J'ai toujours eu une énorme estime pour la culture populaire.

Alan Stivell

Et c'est pour toutes ces vertus que le plus célèbre des chanteurs bretons se régale d'être à La Rochelle. Ce n'est pas une première d'être sur la scène des Francofolies, mais c'est un bel exploit. À 80 ans, Alan Stivell retrace plus d'une décennie de chansons, accompagné de sa fameuse harpe celtique qu'il a remise au goût du jour en l'électrisant. Et quand il entre sur scène au théâtre de La Rochelle, il sait que le public va l'aider à éliminer son stress.

Avant que j'ouvre la bouche, je suis accueilli de manière tellement amicale, déjà ça m'aide beaucoup.

Alan Stivell

"On a toujours besoin d'être un peu aidé et d'avoir du soutien avant même de démarrer." confie-t-il, passionné comme au premier jour.

C'est aussi ce temps de partage qui le séduit, comme il peut être vécu dans ce festival des Francofolies, en proposant son répertoire à des festivaliers curieux. Son besoin à lui est toujours vivace. "Communiquer avec un territoire très large qui ne se limite pas à la Bretagne, ça a toujours été aussi dans mon ADN. D'autant plus qu'il y a toujours cette réflexion sur cette pérennisation de la musique bretonne." Il poursuit donc inlassablement son chemin.

Pour donner de la force à une culture qui était agonisante, communiquer cette passion, pas seulement aux Bretons, mais au monde entier.

Alan Stivell

Universalité

Alan Stivell, dès son plus jeune âge, a contribué à sauvegarder cette culture. Jeune, avec son père, il joue de la harpe celtique dans la cathédrale de Vannes, dans le Morbihan. Les débuts du sauvetage de cet instrument majeur de la culture celte, mais qui était alors bien en péril. Puis viennent les années 60 et le rock. Voilà qui séduit le jeune artiste. "Dans les années 60, le rock me plaisait. Il a fallu marier tout ça". Première chanson : 1966 et tout va alors très vite.

"Breton de la diaspora, ma jeunesse, je l'ai passée à Paris, j'étais breton de Paris." Fort de ce regard, cette expérience de vie en dehors des frontières de la Bretagne, il n'a de cesse de faire connaître cette culture, l'entendre, l'apprécier, tout en la faisant évoluer avec son empreinte d'universaliste. Il mélange les styles sans complexe, en s'amusant. "À la fois, on peut avoir l'envie d'une culture globale, mondiale, avec la déclinaison que chacun peut avoir, sa sensibilité."

On peut faire du reggae en Bretagne, on ne le fera pas forcément de la même manière qu'en Jamaïque, et en Jamaïque, on ne fait pas de la musique bretonne forcément pareille.

Alan Stivell

Racines et modernité

Bien ancré dans son temps, Alan Stivell innove toujours. Il associe ses racines en les conjuguant à la modernité. "J'ai trouvé une force dans les racines, le passé très lointain et j'ai la volonté d'une modernité, d'une radicalité." Confiant dans cette association, il a toujours aussi à cœur de donner confiance aux Bretons et leur culture. Comme aux débuts, des premiers concerts à l'Olympia où l'on se presse pour applaudir. "Ça aide les gens qui pouvaient avoir des complexes d'infériorité comme c'est malheureusement le cas. Entendre des gens applaudir, les personnes elles-mêmes prennent confiance en elles-mêmes". Alan Stivell, toujours ambassadeur, et toujours confiant dans l'avenir, parce qu'Alan Stivell est un optimiste radical aussi. "J'ai la chance d'avoir un fond optimiste, maladif presque, il en faut beaucoup pour un monde qui amène de grandes questions".

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