Quarante-deux plaintes ont été déposées à ce jour à La Rochelle pour "mise en danger de la vie d'autrui" dans le cadre d'une opération d'analyse des taux de glyphosate dans les urines lancée par l'association Campagne Glyphosate. Neuf militants écologistes ont saisi la justice ce vendredi.
Après une première série de plaintes déposée au cours des derniers mois, neuf militants écologistes ont, à leur tour, saisi collectivement la justice vendredi après des analyses pratiquées sur leurs urines, portant à 42 le nombre de plaignants en Charente-Maritime.
Ces plaintes déposées au tribunal de grande instance de La Rochelle visent des faits de "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée" et "atteinte à l'environnement" et ciblent les instances européennes et les fabricants de pesticides.
Parmi les plaignants, Dominique Chevillon, le président du Conseil économique, social et environnemental régional de Nouvelle-Aquitaine qui a fait analyser ses urines avec huit autres "pisseurs volontaires" et dont le résultat atteint 0,86 nanogramme par millilitre d'urine.
Je porte plainte en mon nom contre dix ans d'inaction,
-Dominique Chevillon, président du Ceser de Nouvelle-Aquitaine,
Chez certains plaignants, le taux atteint 1,74 nanogramme par millilitre d'urine, c'est le cas du député européen Benoît Biteau (EELV) qui a aussi déposé plainte ce vendredi comme il l'avait annoncé sur les réseaux sociaux.
Nous avons dépassé les 5.400 analyses et déjà près de 2.500 ont donné lieu à des dépôts de plaintes en France",
-Dominique Masset, cofondateur de la "Campagne glyphosate".
Le glyphosate dans le collimateur des plaignants
Les militants demandent des poursuites contre tous les responsables en activité de firmes fabricant des pesticides à base de glyphosate, et les responsables d'organismes ayant contribué à leur mise sur le marché, entre les 3e trimestre 2017 et 1er trimestre 2018, soit à la période du renouvellement de mise sur le marché du glyphosate, en novembre 2017.Le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume avait qualifié mi-janvier "d'inquiétante" la présence de glyphosate dans les urines des Français, rappelant que la France s'est engagée à sortir de ce désherbant à large spectre d'ici à 2021.
Le glyphosate classé comme cancérogène probable par le CIRC
Le glyphosate a été classé comme "cancérogène probable" en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), dépendant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).Mais en novembre 2015, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estimait "improbable" qu'il présente un danger cancérogène pour l'homme, et l'Agence européenne des produits chimiques (Echa) est allée dans le même sens en 2017.