Selon l'Association Fédérative des Étudiants Picto-charentais (AFEP), être étudiant coûte de plus en plus cher. Elle s'appuie pour ce constat sur tous les frais engendrés à l'occasion de la rentrée universitaire dans l'académie de Poitiers et c'est à La Rochelle que la facture est la plus élevée.
La Rochelle compte environ 15 000 étudiants. La ville est très attractive, le campus à taille humaine et proche du centre, mais tout cela, ça se paye ! Et, en premier, il faut trouver un logement à un prix abordable. Selon l’AFEP, l’Association Fédérative des Etudiants Picto-charentais, c'est à La Rochelle que le coût de la rentrée universitaire est le plus élevé en Poitou-Charentes avec plus de 3 141 euros, bien au-delà de la moyenne régionale estimée à 2 849 euros.
Nathan Barthélémy a 20 ans et il est étudiant en licence de géographie à La Rochelle. Il estime faire partie des chanceux quant à son appartement : « Je paye 500 euros par mois, hors électricité en centre-ville, donc, j’ai un peu de chance, beaucoup même. L’inconvénient, c’est que je dois garder le logement aussi l’été et donc payer alors que je ne suis pas là. »
Trouver un toit constitue une part très importante du budget des étudiants, mais il y a aussi la nourriture :
J’essaye de manger le moins de viande possible parce que c’est sensiblement plus cher.
Florian SeguinEtudiant en double licence histoire-géographie
Heureusement, le restaurant universitaire propose des repas à des prix très abordables, car certains doivent faire des sacrifices aussi dans l’assiette. Florian Seguin est étudiant en double licence histoire-géographie : « Je ne mange plus de viande rouge et j’essaye de manger le moins de viande possible parce que c’est sensiblement plus cher. Mais quand je prends de la viande, je vérifie le prix et si ça provient d’un élevage en batterie ou en plein air. »
Et pour le côté plus festif de la vie étudiante, dans une ville touristique comme La Rochelle, les tarifs des bars et des restaurants s'envolent :
Quand on veut sortir, si on prend une pinte de bière, ça commence vite à monter. Pour la vie étudiante, c’est compliqué de pouvoir profiter avec des petits budgets.
Nathan BarthélémyEtudiant en licence de géographie
Alors pour s'en sortir à La Rochelle, certains étudiants doivent trouver des petits boulots. Sarah Escach est étudiante en licence de géographie : « Il y en a qui vont aller travailler pour payer leurs études, leur logement, leur nourriture… et ça va impacter le fait qu’à certains moments, ils ne pourront pas étudier. C’est un peu une inégalité entre les étudiants. »
Reportage de Florent Loiseau et de Christelle Nicolas.
Choisir entre se soigner, s’alimenter ou payer son loyer, c’est la réalité des étudiants d’aujourd’hui.
Lysa Da SilvaVice-présidente de l’AFEP
Et Lysa Da Silva évoque également la difficulté d’accès aux soins pour certains : « On a des étudiants qui renoncent à se soigner, environ 34 % en 2023. Et malheureusement, ceux qui renoncent aux soins, ce sont aussi ceux qui sautent des repas. Choisir entre se soigner, s’alimenter ou payer son loyer, c’est la réalité des étudiants d’aujourd’hui. »
L’Association Fédérative des Étudiants Picto-charentais estime qu’un étudiant a besoin d’environ 1 000 euros par mois pour couvrir ses besoins.