Pour Éric Fottorino, le petit coin de paradis qu'il garde au fond de lui, c'est La Rochelle, la ville où il a passé sa jeunesse et où il a fait ses débuts comme journaliste chez nos confrères de Sud Ouest. Il y revient souvent et y retrouve des lieux chers à son cœur.
Le Vieux port de la Rochelle et ses deux tours, comme sur la carte postale, c'est là que nous retrouvons Éric Fottorino, journaliste et écrivain. Il y a vécu sa jeunesse et ses débuts en tant que journaliste chez nos confrères de Sud Ouest.
Sud Ouest, c'est mon port d'attache. La première fois que j'ai lu mon nom dans un journal c'était Sud Ouest.
Les anciens locaux du jounal étaient précisement situés sur le Vieux Port avec une vue imprenable sur les tours. Depuis ses débuts dans la presse quotidienne régionale, Éric Fottorino a fait du chemin. Ancien journaliste, puis président du directoire du quotidien Le Monde, il dirige aujourd'hui des revues comme Le 1, America ou légende, que l'on retrouve en librairie. À côté des livres et des essais qu'il publie.
Mais la déambulation dans les rues de la ville fait aussi remonter des souvenirs plus intimes. la rue Bazoges par exemple :
La rue Bazoges , c'est une rue où mon père a été kiné pendant très longtemps. Des fois, quand je rentrais du lycée, je le voyais entre deux patients. Il était avec sa blouse blanche et il fumait une cigarette dehors. C'est une rue, chaque fois que j'y passe je ne peux m'empêcher de tourner la tête pour voir si je le vois.
Un peu plus loin, Éric Fottorino nous conduit au muséum d'histoire naturelle de la ville. Avec un passage par les jardins où trône une statue au baiser: " ça nous a fait beaucoup fantasmer quand on avait 10/11 ans..."
Les collections du musée ont aussi fait travailler son imagination. Zarafa, la célèbre girafe offerte au roi Charles X par Méhémet Ali en 1827 : " Cette forme d'exotisme là, c'est quand même une incitation à partir, à aller voir ailleurs des choses différentes."
Et les fameux bocaux de la galerie de la zoologie l'ont également marqué. Ils ne sont plus présentés au grand public aujourd'hui, mais il y a encore quelques années on pouvait y voir des foetus atteints de malformations.
Quand on était dans le musée, il y avait ces bocaux, il y avait quelque chose qui ressemblait presque à de la science-fiction. Pour moi c'était plus spectaculaire que n'importe quel film.
Comment terminer une visite de la Rochelle sans faire une pause dans un de ses lieux les plus emblématiques, le café de la paix. Un lieu créé en 1793 et qui a d'abord porté le nom de café militaire avant de devenir café de la paix en 1900. Éric Fottorino l'a fréquenté et y retrouve ses souvenirs intacts
C'est un lieu qui est resté quand même pour moi assez présent et finalement qui n'a pas beaucoup changé. J'ai l'impression de reconnaître le café de la paix tel que je l'ai connu il y a 40 ans, pour ne pas dire 50...
Éric Fottorino ne vit plus à la Rochelle mais il y est resté très attaché, il possède une maison à Esnandes et il est le parrain de la maison des écritures de la Rochelle.
Le petit coin de paradis d'Éric Fottorino, un reportage de Florent Loiseau, Valentin Le Roux et Sandy Renault.