Elle surveille La Rochelle depuis plus d’un siècle. La gare soufflera demain sa centième bougie, enveloppée d’un habit de lumière, spécialement créé pour elle.
Le 19 novembre 1922, la gare de la Rochelle sort de terre, après treize dans de chantier. En 1909, Pierre Esquié, un architecte toulousain, lauréat du Grand Prix de Rome en 1882, lance les travaux de celle qui deviendra la gare de la Rochelle.
L’édifice est monumental avec son campanile, hissé à quarante-cinq mètres de haut, et ses sculptures extérieures, à l’image d’une Rochelle qui prospère.
Hôtes américains
Mais en 1914, le chantier est mis en pause : la Première Guerre mondiale est déclarée. La gare se met à l’heure américaine. En 1917, les soldats américains débarquent à La Rochelle et font de la gare leur base logistique.
Ils vont créer une unité, le 35e régiment d’ingénieurs qui va s’implanter à La Rochelle. Ils vont alors recevoir leur matériel de remontage, des wagons notamment à la Pallice.
Jean-Claude Bonnin, auteur de L’armée américaine à La Rochelle et en Charente inférieure
Le hall de la gare devient alors le réfectoire des militaires et des baraquements sont construits à proximité de la gare. Une aventure militaire qui poursuivra la gare jusqu’en 1945.
Lieu d'histoire et de cinéma
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle devient le théâtre de l’accueil de réfugiés du nord de la France. Une histoire, racontée par Simenon puis sous la caméra de Pierre Granier-Deferre : Le train, avec Jean-Louis Trintignant, Maurice Biraud ou encore Romy Schneider tourné en 1973.
En cent ans, la vieille dame a subi quelques rénovations. La tempête de 1999 avait notamment détruit l’intégralité de sa verrière.
Un siècle d’existence, que la ville a voulu célébrer en lumière. Chaque soir, ce week-end, la gare s’illumine pour un mapping, une fresque animée. La création de Yann Nguéma, le Rochelais à la tête d’Anima Lux, se fond dans l’architecture et l’histoire de la gare.
On évoque le voyage ferroviaire, maritime, aérien. Et après, j’ai exploité les quelques sculptures présentes sur les façades de la gare en reprenant la thématique du bestiaire marin.
Yann Nguéma, fondateur d'Anima Lux
Quatre mois de travail auront été nécessaires pour créer cette œuvre visuelle, qui ne dure que neuf petites minutes.