Une récente étude met en lumière l'augmentation inquiétante des idées suicidaires chez les jeunes. À La Rochelle, dans l'enceinte de l'hôpital, un service est consacré exclusivement à l'accueil de ceux qui souffrent et à la prévention du suicide. Ce service s'appelle CAPSUL 17.
CAPSUL 17 pour Centre d'Accueil Psychiatrique, de Soins d'Urgences et de Liaison de Charente-Maritime. Il s’agit d’une unité de soins entièrement au service de la santé mentale au sein de l'hôpital de La Rochelle.
Les jeunes étudiants, quand ils arrivent dans une ville qu’ils ne connaissent pas forcément, ils ne connaissent pas les repères.
Benjamin BelinPsychiatre - Chef de service CAPSUL 17
Trois médecins et 17 infirmières travaillent ici et le service compte six chambres d'hospitalisations ainsi que des urgences psychiatriques. Si le nombre de suicides est en net recul en France, 8 800 tout de même, les idées suicidaires augmentent, en particulier chez les jeunes. Un constat que partage le chef de service de ce centre, Benjamin Belin, qui côtoie au quotidien la détresse des étudiants : « Les jeunes étudiants, quand ils arrivent dans une ville qu’ils ne connaissent pas forcément, ils ne connaissent pas les repères, ils n’ont pas forcément leur famille, leur entourage, les lieux de soins ne sont pas toujours identifiés… Effectivement, c’est un public. »
Ici, les urgences psychiatriques accueillent jusqu'à 10 patients certains jours et le service fonctionne 24 h sur 24. Le travail des professionnels de santé est d’apaiser, d’orienter, d’écouter et de recréer du lien.
Depuis quelques années, la prévention des suicides est un enjeu national avec un réseau de vigilance, des formations et un numéro d'appel, le 3114. Et l’action de CAPSUL 17 ne se limite pas à l’enceinte de l’hôpital. Des actions sont menées à l’extérieur, comme l’explique Emilie Sauvaget, docteure en psychologie et coordinatrice prévention suicide et promotion de la santé mentale : « On va faire des ateliers sur la santé mentale dans les collèges et les lycées. Il y a aussi des stratégies qui sont mises en place, notamment avec les conseils locaux en santé mentale qui sont des espaces de démocratie sanitaire avec l’hôpital, des élus, des citoyens. Ce qu’on voit aussi, c’est que les jeunes, il faut les lier à tout ça, qu’il faut faire des choses avec eux et pour eux. »
On va faire des ateliers sur la santé mentale dans les collèges et les lycées.
Emilie SauvagetDocteure en psychologie et coordinatrice prévention suicide et promotion de la santé mentale
Autant d’initiatives pour endiguer ce fléau qu’est le suicide. Rappelons qu’il constitue la deuxième cause de mortalité chez les 15-25 ans et chaque année en France, 200 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours.