Les géants américains du secteur s'invitent en Charente-Maritime, à l'occasion du Festival de la Fiction de La Rochelle, qui a lieu du 12 au 17 septembre 2023. Pas d'annonce de film à gros budget, place à la production française.
En guise d’amuse-bouche pour la cérémonie d’ouverture du Festival de la Fiction de La Rochelle, les deux premiers épisodes de la série française Killer Coaster ont été dévoilés. Entre thriller et comédie, les sœurs Audrey et Alexandra Lamy, ainsi que la fille de cette dernière, Chloé Jouannet, jouent les rôles principaux de cette nouvelle production française, disponible le 15 septembre, sur Prime Video.
Pouvoir proposer différents contenus que les chaînes de télévision classiques n’oseraient pas forcément produire, doit permettre à ses plateformes d’attirer un panel plus conséquent. Et ça, Amazon l’a bien compris. “On doit se démarquer, car on est une plateforme payante contrairement aux chaînes télévisuelles qui, elles, sont gratuites. Avec Killer Coaster, l’idée est de rassembler un casting 4 étoiles, sur un terrain de jeu qu’elles n'ont pas forcément la possibilité de faire ailleurs. C’est pour cela qu’on crée cette émulation, afin que les spectateurs puissent s’abonner”, explique Thomas Dubois, directeur des créations Amazon Originals France pour Prime Video.
La production cinématographique française très en vogue
Longtemps boudés par le public au profit des blockbusters américains, les abonnés de ses plateformes de vidéo à la demande par abonnement, dit VàDA, font partie intégrante de leurs catalogues.
La place de la fiction française est importante. On peut même parler de création française au sens large, que ce soit au travers de films, comme Sentinelle, sorti récemment, d’émissions, avec LOL : qui rit, sort ! et des séries, comme maintenant avec Killer Coaster. Cela témoigne notre envie d’innover.
Thomas DuboisDirecteur des créations Amazon Originals France pour Prime Video
Cette stratégie s’applique également aux autres plateformes concurrentes telles que Netflix, avec la sortie récente de la série fictive Tapie, dont Laurent Lafitte de la Comédie-Française joue le rôle phare de l’entrepreneur et homme d’affaires Bernard Tapie ou encore de Banlieusards 2, prévu le 27 septembre prochain. Du côté de la compagnie de Mickey aussi, on se met au made in France. François Civil et Lyna Khoudri se partagent une nouvelle fois l’affiche dans Une zone à défendre et une nouvelle série originale française sera prochainement disponible sur Disney+, Irrésistible, qui est, elle aussi, présente au Festival de la Fiction de La Rochelle cette semaine.
D’après l’organisme Unifrance, chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français dans le monde, affilié au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), la création française bat son plein. Avec 6,5 % de films français disponibles sur les plateformes de streaming, la France est le troisième pays de production cinématographique au monde le mieux représenté sur ces dernières en 2022, derrière les États-Unis et l’Inde.
Sur plus d’une centaine de ces plateformes, plus de 5 800 films français sont présents à l’échelle internationale. Athena de Romain Gavras ou Big Bug de Jean-Pierre Jeunet, tous deux sortis l’an dernier sur Netflix, ont contribué à l’essor des productions françaises, en figurant notamment dans le top 10 mondial de la plateforme américaine.
Des Français toujours plus consommateurs de programmes à la demande
Proposer d’autres contenus toujours aussi variés pour toucher un plus grand nombre de spectateurs et attirer de nouveaux abonnés, voilà un des principaux objectifs de ces plateformes. En France, leur succès est incontestable. D’après l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep), environ un internaute sur deux est abonné ou a accès à un service de vidéo à la demande au sein de son foyer en 2022.
De plus, le nombre d’utilisateurs quotidiens de celles-ci ne fait que progresser. Selon Médiamétrie, 7 980 000 personnes, âgés de 15 ans et plus, se sont rendues sur ses différents services de vidéo à la demande au premier semestre 2020. Au dernier semestre de l’année 2022, ce ne sont pas moins de 9 405 000 individus qui ont regardé Netflix, Prime Video, Disney+ ou bien encore MyCanal.
Et les productions françaises créées par les plateformes de vidéo à la demande ne sont pas près de s’arrêter, après les nouvelles obligations européennes. En effet, la législation française impose que ces plateformes reversent 20 % de leurs revenus. Elles doivent constituer “des dépenses contribuant au développement de la production d'œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes ou d'expression originale française”, selon un décret relatif aux médias audiovisuels à la demande entrée en vigueur en juin 2021.
À l’instar de ses concurrents, le service de vidéo à la demande par abonnement de la pomme croquée, Apple TV+, a annoncé proposer prochainement à ses abonnés de nouvelles productions françaises.